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L'OPGI sur la sellette




L'OPGI sur la sellette
Une vue de AnnabaLassés de voir leurs doléances faire l'objet d'une indifférence qualifiée, les occupants de la cité des 300 Logements de Chaïba décident de passer à la vitesse supérieure.Une situation qui n'a laissé aucune autre alternative aux bénéficiaires des 300 logements sociaux de Chaïba à Sidi Amar, que celui de recourir à la justice pour faire entendre leurs voix, voire forcer l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) de Annaba, à prendre au sérieux leur revendication et à engager des travaux de réfection de leurs immeubles menacés d'effondrement.En effet, il est étonnant de voir, pour une fois, des demandes d'une autre nature, bien qu'il s'agisse toujours de logements, mais c'est un autre problème qui surgit. Ayant bénéficié, après des années d'attentes de nouveaux logements sociaux, ils découvrent que ces derniers ont été construits loin des normes de réalisation internationales, manifestant de jour en jour un effritement rapide, représentant une véritable menace pour la vie des occupants de ces soi-disant logis. En dépit de tous les travaux engagés par chaque occupant de son appartement, la situation est tellement insoutenable que le danger de mort est devenu une hantise pour les 300 familles de cette cité.J'ai demandé un logementDepuis l'attribution de ces logements sociaux aux bénéficiaires, de nombreux mouvements de revendications ont été engagés, dans l'espoir d' attirer l'attention des pouvois publics, quant à la permanente menace que représentent les malfaçons de ces logements, mais rien n'y fait. «Nous avons frappé à toutes les portes, personne ne veut rien savoir», nous dira Hamouda, un occupant d'un appartement, où nous avons constaté par nous-mêmes l'état des murs tant de son F3 que ceux de la façade de son immeuble. Amar, quant à lui, nous a montré les murs ondulés, pour ne pas dire «vagués» des pièces de son appartement. «J'ai peur pour ma famille et moi. Durant les dernières intempéries, j'ai prié Dieu pour que l'immeuble ne s'effondre pas», nous dira l'homme, très déçu.«Certes, j'ai demandé un logement, mais je n'ai pas demandé à périr sous les décombres», a-t-il dit.«Nous sommes des êtres humains et nos vies méritent plus de considération et de protection», a-t-il ajouté. Une voie rauque s'est élevée du centre de la foule, accusant les entreprises de construction, chargées de la réalisation des logements sociaux, de malhonnêteté. «Les soumissions sont décrochées avec la «tchipa» et la majorité des entreprises ne sont pas qualifiées et recourent à une main-d'oeuvre non qualifiée». Sous l'anonymat, l'homme à la voie rauque n'a pas omis de dire que «ce n'est un secret pour personne. Tout le monde sait comment sont réalisés les logements sociaux et par qui» en avançant des noms d'entreprises chargées de la réalisation des logements sociaux, qui selon ses propos (n'ont rien à voir avec l'urbanisation) «nous les connaissons tous, les uns étaient des commerçants, d'autres des dockers, entre les uns et les autres, il y a ceux qui n'ont pas la qualification, mais ils sont parvenus à se frayer un chemin dans un secteur aussi vulnérable que celui de la construction».Des révélations à faire froid dans le dos, surtout qu'il s'agit de vies humaines. Des propos qui ont ravivé la rage des occupants de la cité des 300 logements de Chaïba, qui ont mis en exergue le non-respect du dosage des matériaux de construction. «Venez voir comment l'ensemble des murs est soumis à un effritement rapide. Les murs sont couverts de sable et très peu de ciment, l'on se demande comment le CTC délivre des attestations de conformité et réceptionne des logis de la mort»' se sont demandés nos interlocuteurs. Depuis les cuisines jusqu'aux chambres en passant par les balcons, la situation préfigure effectivement une éminente catastrophe. Autre constat alarmant, celui des piliers des fondations dégarnis de toute couverture. «Nous avons expertisé les immeubles, tous les experts ont été unanimes quant à la menace de ruines et le danger permanent que représentent ces constructions pour nos vies», ont déclaré les contestataires déplacés en grand nombre à notre bureau. Et d'ajouter: «Nous appréhendons la vie dans ces cités de la mort, la hantise d'une catastrophe naturelle est quasi-journalière, rappelant Boumerdès où les nouvelles constructions se sont effondrées comme des châteaux de cartes, alors que les bâtisses datant de l'ère ottomane et l'époque coloniale ont résisté à la catastrophe survenue en 2002. Rappelons que les occupants de la cité des 300 logements sociaux de Chaïba, dans la commune de Sidi Amar, ont, depuis plus de deux ans, tenté d'attirer l'attention des concernés du secteur de l'habitat à Annaba, pour une réfection de leurs immeubles et appartements. Seulement toutes les tentatives sont restées sans écho. Aujourd'hui, pour faire entendre leurs voix aux responsables locaux de la wilaya de Annaba. Ces derniers, selon les propos des plaignants ont refusé même de les recevoir. Après moult rassemblements observés devant le siège de l'Opgi et de la wilaya, ils vont recourir à la justice.Dans ce sens, les contestataires ont décidé d'ester l'Office de promotion et gestion immobilière (Opgi) de Annaba en justice, pour faire valoir leurs revendications, quant à la réfection des dégâts que subissent leurs nouveaux immeubles et appartements. Il faut dire que les malfaçons dans les constructions opérées par l'Etat, ne sont pas un fait singulier pour la cité des 300 Logements de Chaïba seulement. Le phénomène est général dans toutes les constructions au niveau de la wilaya de Annaba. Qu'il s'agisse de logements sociaux, LSP, LPA ou autres, la situation est similaire. Toutes les constructions datant de moins de 15 ans affichent des malfaçons visibles à l'oeil nu. Le non-respect des standards internationaux de construction est la première particularité des réalisations dans la wilaya de Annaba où l'affairisme et le mercantilisme passent au-dessus du respect des vies humaines. La politique de l'Etat en matière d'urbanisation est loin de satisfaire la qualité. Elle est plutôt orientée vers le volume.Un grand douarEn effet, durant les deux programmes quinquennaux, plus d'un million et demi de logements, tous segments confondus ont été réalisés sans aucune étude urbanistique, encore moins un suivi pouvant diminuer les risques d'effondrement des nouvelles constructions. A Annaba, seules les constructions immobilières font l'objet de réalisation dans les normes.Bien évidemment, on n'est «jamais mieux servi que par soi-même», le reste, c'est l'anarchie totale, tant sur le plan construction que sur la plan design. Aujourd'hui l'aspect architectural de la wilaya de Annaba est un fait repoussant, voire agressif, de la vue de tous venants à cette wilaya, transformée volontairement et par excellence en un grand douar.



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