Algérie - A la une

L'eldorado
L'Algérie est devenue une terre d'asile pour des milliers de migrants et de réfugiés africains. Venant essentiellement de la sous-région du Sahel, et principalement du Mali et du Niger, des centaines de familles se sont établies dans le pays ces toutes dernières années. Mais pas seulement. Dans les grandes villes du Sud algérien, on y trouve des ressortissants de divers pays africains comme le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Sénégal, le Burkina-Faso, la Guinée ou la Côte d'Ivoire. Tamanrasset, capitale de l'Ahaggar, s'enorgueillit aujourd'hui de brasser des communautés issues de plus de 40 nationalités différentes dans un melting-pot culturel d'une exceptionnelle diversité. Une chaîne privée de télévision a récemment montré un long reportage sur ces émigrés africains travaillant sur des chantiers du bâtiment et des travaux publics (BTP) dans plusieurs wilayas du Sud comme Tam, Ouargla ou Ghardaïa. Interrogés sur leur quotidien en Algérie, ils se disent contents de gagner honorablement leur vie sans cacher leur satisfaction concernant leurs conditions de travail et leur rémunération. Exerçants comme ouvrier, maçon, plâtrier, charpentier, grutier, conducteur d'engins, artisan ou commerçant, ils aiment vivre en Algérie et comptent y rester. Dans leur propos, ils saluent fortement l'hospitalité du peuple algérien et la compréhension des autorités à leur endroit. Il fut un temps pas très lointain, l'Algérie était perçue comme une terre de transit, une simple escale avant d'embarquer clandestinement vers l'eldorado européen. La crise économique qui plombe en ce moment le Vieux continent et le lancement de grands chantiers en Algérie avec une grosse demande de main-d'?uvre sont les deux facteurs qui ont visiblement changé la donne. Après un examen approfondi de la situation, les autorités algériennes sont en voie de régulariser la situation administrative de tous ces émigrants et autres réfugiés en leur délivrant une carte de résidence et un contrat de travail. Une approche humaine dans le traitement des flux migratoires qui ne manquera pas d'agréer les v?ux de ces étrangers qui aiment vivre en Algérie. Les contrecoups du «printemps arabe» en Libye et en Tunisie, qui captaient autrefois une partie de cette diaspora étrangère, ont aussi accentué le phénomène. Notre voisin de l'Ouest étant craint pour ses refoulements brutaux et ses conduites aux frontières, l'Algérie reste, donc, la seule terre d'accueil pour panser la détresse de ces réfugiés qui fuient la guerre, la sécheresse et le chômage. Au mois de mars dernier, le royaume du Maroc avait, pour rappel, refoulé sans ménagement des dizaines de réfugiés syriens, notamment des femmes et des enfants en bas âge, vers la Turquie et l'Algérie. Un traitement fruste, injustifiable et contraire aux conventions internationales, qui a été dénoncé en son temps par le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Axant sa diplomatie et sa politique sur l'Afrique, l'Algérie, à travers cette mesure unique dans la région, joint l'acte à la parole. Le continent Noir gagnerait à s'en inspirer pour créer sur place toutes les conditions du développement et de l'émancipation. Les sociétés civiles dynamiques et conscientes des défis de l'heure doivent se mobiliser dans ce sens à travers tous les pays africains. C'est le chemin le plus court pour se soustraire aux manipulations extérieures, mais aussi vers la concrétisation effective des idéaux de prospérité et de bien-être de l'UA.K. A.




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