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Khenchela
Les parents d'élèves et le maire de Babar font de la résistance citoyenne.Un nouveau scandale vient d'éclater à Khenchela, avec comme acteur principal, un élu national, membre du Conseil de la nation. Cette fois-ci, il s'agit d'une affaire de main basse faite par le sénateur Tallous Khemissi (natif de la région, ancien président d'APC 2005-2010, élu sur les listes du parti du FLN), sur un large terrain qui se trouve en face de l'école primaire «Amor Boussekine», située au centre-ville de la commune de Babar (30 km au sud de Khenchela).Ce terrain, régulièrement utilisé comme un espace appartenant à l'école et où les élèves jouent et font la queue pour rentrer dans leur établissement, fait partie du domaine public et ne peut pas être exploité à des fins privées. Selon l'un des membres de l'association des parents d'élèves de cette école, «le sénateur a attendu l'arrivée de l'été, pendant le mois de juillet, quand l'école était fermée et les gens en vacances, pour commettre ce dépassement et s'approprier le terrain.»Il a commencé les travaux de construction après avoir reçu des documents et des facilités administratives «suspectes» afin d'obtenir la propriété du terrain, étant certain qu'il n'aurait à subir aucune poursuite judiciaire et même pas administrative, persuadé peut-être que sa fonction élective le protègerait contre toute poursuite ou sanction. Mais la riposte est venue cette fois-ci des parents d'élèves qui se sont opposés à ce «représentant du peuple» et l'ont empêché d'asphyxier l'espace scolaire de leurs enfants.Cette action citoyenne des parents, soutenue par le président de l'APC de Babar, a permis la suspension des travaux, en attendant les résultats de l'enquête menée par la brigade locale de la Gendarmerie nationale, enquête faisant suite à une instruction du procureur de la République près le tribunal de Chechar, territorialement compétent.«Pourquoi eux et pas nous '»Devant le terrible silence «complice» des autorités locales de Khenchela, le foncier, propriété de l'Etat, connait de graves dépassements parmi lesquels l'assaut sur les poches foncières vides dans les villes et villages. Ce pillage systématique est devenu une pratique courante pour certains élus influents, qui se distinguent par la prédation et dont la règle est de se servir au lieu de servir.Ces élus abusent de leurs mandats pour régulariser les terrains détournés illégalement pour eux et leurs proches. Ils donnent le mauvais exemple aux citoyens qui à leur tour essayent de faire de même en matière de détournement du foncier urbain, «exemple» qui devient une très mauvaise référence et fait le lit d'une pression et d'un chantage permanents sur les autorités censées veiller au respect des lois de la République et qui laissent faire ? ou semblent impuissantes-, face notamment aux constructions anarchiques et illicites.C'est à l'image de ce qui s'est passé dans les communes de Aïn-Touila, Chechar, Yabous et Khenchela, où les citoyens se sont révoltés contre les décisions prises légalement par les autorités de démolir les constructions non conformes, citoyens qui mettent en avant l'argument de l'impunité dont jouissent certains. «Pourquoi eux, et pas nous '» devient l'argument facile pour piétiner la loi.


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