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KHEITER
Autrefois grenier de la région du Sud-Oranais, la région de Kheiter se targuait d'occuper la première place sur le podium en matière de production céréalière.De l'eau, il y en a en abondance et il suffit de creuser le sol avec le bout des doigts au lieu-dit Oued Fallit pour qu'elle jaillisse comme par miracle sous vos pieds. Animés d'une volonté de fer, des hommes rompus au travail de la terre se battent quotidiennement pour faire renaître de ses cendres la vocation ancestrale de céréaliculteur et c'est le cas de Si Abdelkader Guendouzi, un sexagénaire qui se veut être le pionnier dans ce domaine après que les jeunes aient mis les clefs sous le paillasson et un trait définitif sur le travail de la terre. Il vient de mettre en terre des poiriers et des oliviers sur plus de 07 hectares au lieu-dit Sidi Khelifa, à un jet de pierre du saint patron de la localité, en se lançant courageusement dans la céréaliculture.Sachant que ce territoire de la région d'Oued Fallit, qui s'étend sut plus de 300 hectares de cette région aux terres sablonneuses et fertiles, peut donner pour celui qui le travaille un rendement de 20 quintaux de blé à l'hectare. Le seul souci de Si Abdelkader demeure sans conteste, nous dit-il, un logement de type rural pour qu'il puisse se fixer définitivement et son cas n'est pas isolé. Bien d'autres petits fellahs se sont heurtés à l'indifférence du responsable du secteur du logement rural au niveau du chef-lieu de la sous-direction de la daïra de Bougtob, lequel leur a signifié, sans aucune autre forme de procès, une fin de non-recevoir à plusieurs reprises. De son côté, la mairie n'a pas lésiné sur les moyens dans le cadre de la concrétisation d'un vaste programme d'habitat rural destiné à la fixation des petits fellahs sur les terres de leurs ancêtres, nous assure M. Adadi Ahmed, maire de cette localité, qui estime que cette opération d'envergure reste l'unique moyen pour une meilleure et réelle intégration des jeunes dans le secteur de l'agro-pastoralisme .Dans la foulée, le chef de l'exécutif communal annoncera la réalisation de 819 logements ruraux et le lancement des travaux de 530 autres retenus dans le cadre d'un programme portant sur 1.349 unités de ce même type. Les petits fellahs bénéficiaires de cette opération ouvrent droit à l'octroi de trois tranches budgétaires successives allant de 28 à 42 millions de cts pour atteindre enfin de chantier la somme de 70 millions en phase terminale. Une aubaine pour cette frange de ruraux qui se résignaient autrefois à se satisfaire d'un taudis en chaume dépourvu des commodités basiques les plus élémentaires. Le manque de matériaux de construction ainsi que celui d'une main-d'?uvre qualifiée sont autant de facteurs qui handicapent le cours des travaux de construction de ces logements. Sur un autre registre, selon leur aveu même des éleveurs de cette région, réputée également pour son capital cheptel, ovin et bovin, estimé à plus de 300.000 têtes de moutons et 1.050 autres de bovins, font état et sans ambages des difficultés qu'ils rencontrent en matière d'approvisionnement en aliment du bétail auprès de l'ONAB. Une unité qu'ils ne cessent de pointer du doigt et laquelle ne leur cède le précieux produit qu'avec parcimonie. Une vaste toile d'intermédiaires dépourvus de scrupules s'est introduite dans le réseau de distribution de l'aliment du bétail, faisant la pluie et le beau temps en cette période de pré-sécheresse que traverse la région des Hauts-Plateaux. Le prix du quintal d'orge leur est proposé par cette faune de spéculateurs à plus de 4.000 DA et sous le manteau, nous confirme notre interlocuteur, lassé par les longues files d'attente qui se forment avant même le premier chant du coq devant le siège de l'ONAB. Et ceux des autres représentants dûment agréés par cet organisme, et comme la fin justifie les moyens, tous les coups sont permis lors des transactions au niveau des marchés aux bestiaux locaux. Seule la création d'un silo de stockage des céréales au niveau du chef-lieu de la daïra de Bougtob, grand centre d'échanges ruraux, résoudrait un tant soit peu le problème de ces éleveurs et les soulagerait du lourd fardeau qui pèse éternellement sur leurs épaules.



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