Je vous écris de Djelfa

La ville de Djelfa s'ouvre petit à petit au modernisme. Distante de la capitale d'environ 300 km. On y arrive en moins de quatre heures. A l'entrée, une fresque géante rappelle la particularité des Hauts- Plateaux. Les designers y ont représenté un mouton, des chameaux, sans oublier la tente typique de l'habitat et du mode de vie des Ouled Naïl. L'ovin demeure omniprésent dans la vie des Djelfaouis. Djelfa était un lieu de transhumance des troupeaux. Lors du « stationnement » des bêtes, un pâturage gras sur les berges des oueds Mellah et M'Seka permet aux nombreuses brebis de reprendre des forces pour l'agnelage. Djelfa, c'est également 250 stations s'étalant sur le versant sud de l'Atlas saharien qui relatent la préhistoire. C'est presque trois fois la superficie des fresques du Tassili. Rien qu'à admirer ces vestiges, la mémoire est vite interpellée. Un des berceaux de l'humanité est là devant nos yeux. Les chercheurs en anthropologie, à l'aide de la datation au carbone 14 ont estimé l'âge de certains vestiges à 12.000 ans. Les premiers habitants de Djelfa utilisant la pierre pour marquer leur passage sur terre ont laissé un patrimoine inestimable qui doit être valorisé et connu. A Ammoura, localité distante de 110 km du chef- lieu de wilaya, il a été découvert des traces de pas de dinosaures datant de 74 millions d'années. Djelfa, c'est également l'hospitalité légendaire de ses habitants. Ils n'hésitent pas à offrir gîte et couvert aux automobilistes tombés en panne ou aux simples passagers ayant raté le bus. Malgré la chaleur suffocante en été et la rudesse de l'hiver, le c'ur des Djelfaouis offre toujours la chaleur qui remplace le froid. Leur sourire fait souvent oublier la canicule.