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Je ferai le Président de 2035


Je ferai le Président de 2035
Walid, Oussama et Ahmed sont trois jeunes étudiants qui ont choisi de mener campagne pour le candidat à la présidentielle, Ali Benflis. Engagé, volontaire et ambitieux, le trio accompagné par El Watan étudiant raconte sa première expérience politique. Une formation qui fait déjà naître en eux la volonté d'être, plus tard, des leaders politiques et des meneurs d'hommes. Mais, à chacun ses motivations et à chaque profil son ambition?Costumes noirs, chemises blanches et cravates assorties, ils se comportent comme de véritables cols blancs de la politique. Ahmed, Oussama et Walid, trois étudiants de moins de 25 ans, mènent campagne pour Ali Benflis, le candidat indépendant à la présidentielle 2014. Dynamiques et fins communicants, ils sont impressionnants par leur maturité politique. «On a été sollicités par l'équipe de Benflis il y a plus d'un an. Des gens nous ont approchés individuellement. On nous a demandé d'exposer nos visions des choses. Et surtout ce qui nous a motivé, c'est l'extraordinaire capacité d'écoute de Monsieur Benflis. Ils nous a reçus dans son bureau et on a discuté durant des heures», explique Ahmed Shelbi, 25 ans, étudiant en Master 2 à l'université Houari Boumédienne de Bab Ezzouar.Convaincus de l'importance de cette élection pour l'avenir du pays, les jeunes étudiants se jettent corps et âme dans la bataille électorale. Jusqu'à l'épuisement. «Il est temps que les choses changent en Algérie et de manière pacifique. Le boycott n'est pas une solution et la meilleure manière d'amorcer une nouvelle dynamique dans le pays c'est de donner sa voix à un homme qui connaît parfaitement les équilibres du pouvoir et qui soit convaincu de l'impératif du changement», argumente Oussama Hemissi, 23 ans, étudiant en sciences politiques. Pour Walid Djadi, 21 ans, étudiant en management, l'adhésion au staff de communication de Benflis tient à un engagement précis du candidat. «Il a promis d'assurer la transition générationnelle. C'est cette promesse qui m'a fait souscrire à la campagne», explique-t-il.Pour ce trio de politiciens en herbe, la volonté affichée de leur mentor quant au passage du flambeau à la jeune génération se manifeste d'ores et déjà par la confiance que leur accorde le staff de campagne. «Nombreux sont les jeunes étudiants qui activent pour la campagne de Benflis. On a bénéficié d'un coaching en politique et en communication d'un très bon niveau. On a été pris en charge par Lotfi Boumghar (porte-parole de la campagne) qui est resté très à l'écoute de nos appréhensions et nos interrogations», s'enthousiasme Ahmed.Mais alors, quel est le rôle de ces jeunes «Men in Black» de la génération montante ' «Le staff de campagne est très éclectique. Les jeunes comme nous s'occupent surtout de la partie communication. Un groupe se consacre à la revue de presse en répertoriant tous les articles et commentaires tournant autour de la campagne électorale et assure la veille médiatique. Un autre se focalise sur l'activisme à travers les réseaux sociaux en alimentant les pages facebook, twitter et autre consacrés au candidat. Et des étudiants comme moi sont chargés de coordonner le travail des différentes cellules de jeunes réparties à travers les wilayas du pays pour faire la propagande de Ali Benflis ainsi que sensibiliser et mobiliser au maximum les jeunes qui nous entourent. On est également chargés de faire la promotion de notre candidat sur les différents supports médiatiques», énumère Ahmed.Lundi 31 mars, les jeunes politiciens accompagnent leur candidat dans une sortie sur le terrain à travers les wilayas d'El Bayadh, Naâma, Béchar et Tindouf. Leur première sortie va durer 24 heures. A 6h du matin, Ahmed, Walid et Oussama sont attablés à la terrasse d'un café de l'aéroport Houari Boumédienne d'Alger. Tenues impeccables, l'air sérieux, ils attendent le départ de la délégation pour l'aéroport d'El Bayadh dans un avion spécialement affrété pour l'occasion. «C'est notre première sortie avec le staff. C'est une formidable opportunité pour nous d'apprendre tout ça. Je me dis que si je ne faisais pas partie de cette équipe, jamais je ne saurai ce qui peut se passer dans une campagne électorale. C'est très motivant pour moi et mes amis», s'enthousiasme, à 7h du matin, Walid.Quelques heures plus tard, après un déjeuner copieux dans la demeure d'un fidèle de Benflis, le trio entre dans la salle du meeting prévu à Mechria, dans le wilaya de Naâma. Ils arrivent quelques minutes avant leur candidat pour prendre la température des lieux, s'imprégner de l'ambiance et se placer à quelques mètres du pupitre d'où Benflis va déclamer son discours. Impressionnés par la foule présente, ils se frayent difficilement un chemin vers le devant de la scène. «A Aïn Sefra, il (Ali Benflis) a improvisé un petit discours. Ce n'était pas prévu, mais les sollicitations de la population locale lui ont imposé cet exercice. Il y avait vraiment beaucoup de monde», s'en réjouit Ahmed. En fait, le jeune étudiant vient de se rendre compte d'une autre particularité de la société algérienne. Celle de la rivalité et des équilibres entre régions et tribus. Visiter Mecheria et y faire un discours sans rendre la pareille à la ville d'à côté aurait aiguisé les sensibilités et aurait été pris pour un affront.Dans les couloirs de la salle, Ahmed cherche les jeunes représentants des permanences locales pour coordonner leur travail. «En fait, aujourd'hui, on est là pour rencontrer les jeunes des bureaux régionaux. On est en contact avec eux généralement via le net et les réseaux sociaux. Mais là, on fait leur connaissance en chair et en os», explique-t-il. Face à un jeune du comité local, Ahmed s'enquiert de l'adresse de la page Faceboock de la cellule locale et lui demande de désigner des représentants jeunes, de préférence des étudiants «éloquents» pour intervenir sur les chaînes radio et autres médias locaux. «Vous voyez, c'est cela la confiance que nous accorde le staff de Benflis. Si un jeune veut parler au nom du candidat, il peut le faire sans aucune restriction et sans discours imposé par le QG. Il doit juste nous informer pour ne pas être en décalage par rapport au programme», s'enthousiasme Ahmed.Mais qu'est-ce qui motive ce trio d'étudiants ' Pourquoi sont-ils impliqués dans cette campagne ' «Apprendre tout simplement», répond tout de go Ahmed. «C'est une formidable opportunité pour découvrir les rouages d'une campagne politique, de voir aussi les différentes régions du pays et de prendre le pouls de la société», réplique Walid. Quant à Oussama, l'étudiant en sciences politiques, son ambition est claire et sans ambages : «Je veux être un faiseur de présidents. Je suis sérieux. J'apprends maintenant et je peux vous dire que je ferai le président de l'Algérie de 2035», annonce-t-il une étincelle de conviction jaillissant de son regard.Et si Benflis n'est pas élu ' Pire encore, s'il passe et pour une raison ou une autre ne respecte pas ses engagements par rapport à la transition générationnelle ' «S'il n'est pas élu, on continuera à travailler et militer au sein de nos universités et dans notre entourage pour sensibiliser, conscientiser et mobiliser les jeunes sur les questions qui nous concernent tous. Si Benflis ne respecte pas son serment, et nous avons déjà discuté de cela très ouvertement y compris avec Monsieur Boumghar, on le combattra politiquement», tranche Walid.


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