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Inconfort et insalubrité des autobus



Inconfort et insalubrité des autobus
Les minibus sillonnent à longueur de journée les principales artères de la ville. Le contraste est révélateur : les nouveaux engins s'incrustentdifficilement dans le circuit prisé par les vétustes autocars, enlaidissant panorama et environnement. Et les usagers n'en sont pas épargnés dès lors que le strict minimum de service honorable n'est pas acquis. La situation dans le transport urbain et périurbain n'est pourtant pas considérée comme alarmante à Constantine par exemple. C'est un satisfecit de la direction locale. «Au contraire, comparativement aux autres wilayas, on peut dire que la population est bien servie. Il existe même des axes où des bus s'alternent sans interruption», devait souligner M. Khelifi, directeur de cet organisme, ajoutant que depuis 2011 le parc a nettement refait sa mue, en se dotant de nouveaux bus conformément à des options inscrites dans l'agenda visant la préservation de l'environnement et à des prestations de service honorables. Les transports en commun privés ont atteint un renouvellement à hauteur de 50% avec une moyenne d'âge des bus de 12 ans -quoique des séries de 1995 sillonnent sans peine les artères de la cité. Les conventions paraphées en 2013 entre opérateurs et concessionnaires par le truchement de la tutelle ont buté sur le problèmefinancier ce qui a retardé les offres et le dépoussiérage de la ville des tacots. La décision de balayer des circuits les engins vétustes n'était pas allée jusqu'au bout devant les réticences des banques. L'actuelle direction avait réfléchi à cette formule qui permettrait le renouvellement progressif du parc roulant. Les nouveaux opérateurs désireux d'y investir sont tenus de présenter un matériel plus ou moins récent afin de ne pas enlaidir des villes déjà insalubres. En parallèle, l'inspection poursuit sa mission de contrôle coutumier quant aux éventuelles infractions décelées sur les routes ou à l'intérieur des autobus sans omettre les doléances des usagers.Le bilan est assez signifiant et dénote des insuffisances. «On traite plus de400 procès-verbaux par mois liés souvent au manque de respect de la réglementation par les transporteurs.» Un chiffre éloquent, émis par le chef de service de la direction des transports à Constantine, qui confirme un malaise dans la partie visible de cette catégorie. Une commission de la wilaya avec l'appui des responsables, siège en cycle régulier afin de trancher des cas relevant le plus souvent d'une mauvaise prestation dénoncée par les citoyens, outre le manque d'hygiène qui caractérise le parc où de vieux bus usagés côtoient les nouvelles séries. «Il est rare que la tarification des billets soit sciemment augmentée par les opérateurs sans préavis. Cependant, nos inspecteurs en ronde constante décèlent parfois des non attributions de tickets aux usagers. Les receveurs recourent à l'usage d'autres billetterie que la leur pour pallier un quelconque manque», étaye notre même source. Les contrevenants se comptent chaque semaine (en moyenne une cinquantaine) en raison de prestations médiocres, surtout dans quelques axes où la concentration de population est importante. Les quartiers populeux El gammas, Sissaoui, la nouvelle ville, Djebel Ouahch, Ziadia. Les citoyens se plaignent au quotidien des conditions épuisantes dans lesquelles ils embarquent à bord de vétustes minibus : les vieux autocars ont la «tôle» (peau) dure et circulent toujours en dépit de leurs moteurs polluants. «Lorsque le contrôle technique certifie le bon état d'un véhicule on ne peut déroger aux lois administratives. Cela dit, aucune directive des services des transports ne peut exiger des propriétaires de se doter de bus flambants neufs. Ce n'est pas de nos prérogatives», précise la direction. Sur un autre chapitre, les transporteurs décrient le mauvais état des routes qui les pénalisent, le respect des horaires et l'exiguïté des parcs ne sont pas sans conséquences sur leurs revenus. «On se bouscule par moment faute de place et cela influe sur le nombre de personnes à prendre et par ricochet sur les recettes», martèle un chauffeur. Certains opérateurs jugent que quelques destinations sont encombrées, alors que d'autres tournent le dos à quelques usagers des cités excentrées. Le maillage spatial est judicieusement déployé de l'avis de la direction, qui s'explique par le truchement de notre interlocuteur chef de service : «Le plan concocté est issu de plusieurs paramètres, dont les destinations les plus empruntées par la population. À titre d'exemple la nouvelle ville (chef-lieu),El Khroub. Il n'y a pas d'aléatoire dans ce genre d'opération.» Et de renchérir sur un autre chapitre. Quand bien même le parc est rénové et les contraventions régressent, il est indispensable de recourir au transport de masse pour éviter des embouteillages et sauvegarder son environnement. De plus il faudra revoir le plan de circulation dans sa globalité pour entrevoir de meilleures prestations dans les transports urbains. Pour ce faire on devrait songer à calquer des expériences positives réalisées à l'étranger par exemple avec «la mise en service d'un centre de gestion qui oblige les usagers à le respecter». Les transports en commun avec leur arsenal hétéroclite mêlant minibus, bus,... même en deçà des normes de service, sont largement utilisés à Constantine. Et les populations excentrées s'en servent au quotidien. La mise en service du téléphérique et du tramway ont contribué en fait à l'allègement des tronçons de nature... «aérée». Les futures liaisons vers la nouvelle ville, El Khroub, Bekira, devraient soulager les cités lointaines sans accès praticable. C'est l'autre point noir évoqué par les conducteurs.N. H.


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