Conférence débat au consulat d'Algérie à Montréal Comment écrire l'histoire de l'Algérie


Rencontre - Une conférence débat a été organisée, ce week-end, au consulat d'Algérie à Montréal, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance et du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne.«Comment faire apprendre et aimer l'histoire de l'Algérie aux jeunes générations», tel était le thème d'une conférence débat animée, le week-end dernier, par le secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine (ONEM), Mbarek Khalfa, ainsi que l'historien, Belkacem Babaci.Les deux conférenciers ont axé leur intervention sur la méthodologie qui doit être appliquée et mise en place pour permettre aux jeunes générations de bien connaître l'histoire de l'Algérie, mais aussi et surtout de s'y intéresser. Il est, selon les conférenciers, inconcevable de se contenter, seulement, des formules et des méthodes classiques, d'autant plus que les recherches menées, ici et là, ont permis la découverte de nouvelles et importantes facettes ignorées ; il s'agit, aujourd'hui, de les ajouter dans le programme scolaire. Accosté à la fin de cette conférence, Khalfa nous précise sa pensée : «L'histoire de l'Algérie est complexe et il n'est pas facile de la résumer ou de la recycler. Depuis 50 ans maintenant, aucune démarche concrète n'a pu réunir les protagonistes pour parler de l'écriture de l'histoire et de la manière de l'enseigner». Notre interlocuteur n'a pas voulu trop s'étaler, se contentant de déclarer : «Laissons le temps au temps et c'est à lui seul d'éclaircir toutes les zones d'ombre.»Par contre, M.Babaci était plus direct, en nous indiquant dans le même ordre d'idée que «les mentalités ont changé, et les jeunes d'aujourd'hui ont besoin de nouvelles méthodes pour aimer l'histoire de leur pays. Mais le problème réside dans le fait que les pouvoirs publics ferment toutes les portes devant les chercheurs et historiens. Moi, je ne me considère pas comme unhistorien, mais un curieux de l'histoire.Durant plusieurs années, j'ai fait plusieurs recherches qui m'ont permis de faire des découvertes incroyables, mais il n'y avait pas une réelle intention de la part des décideurs pour me permettre de continuer sur cette lancée. Mais personne ne pourra me décourager, surtout que j'aime ce que je fais et je suis conscient que c'est pour une cause noble».L'ancien animateur de l'émission Tahwissa fi ettarikh (balade dans l'histoire), nous dira encore :«Pendant les 12 années de cette émission, j'avais réussi à faire attacher les jeunes à l'histoire de leur pays et les exemples ne manquent pas, comme l'histoire de ce jeune de 16 ans, qui a vu son exposé publié sur la revue du ministère des Moudjahidine avec un ordinateur comme prix d'encouragement.J'ai voulu lancer des concours dans ce sens pour les jeunes, mais comme à l'accoutumée, toutes les issues sont bloquées. J'ai, dans ma tête, un plan pour ce projet et je vais l'entamer dès mon retour à Alger. Je continuerai à lutter pour cette cause jusqu'au dernier jour de ma vie.»Abdelghani Amara honoré- A la fin de cette conférence, l'ONEM a tenu à rendre un hommage au consul d'Algérie à Montréal, M. Abdelghani Amara, en guise de remerciement pour tous les efforts consentis depuis son installation. Un coffret renfermant la carte d'Algérie et l'emblème national lui a été remis par le secrétaire général de l'ONEM, Mbarek Khelfa. Pour conclure cette rencontre, l'exécution de l'hymne national, la levée des couleurs nationales et l'observation d'une minute de silence à la mémoire des glorieux martyrs de la révolution algérienne.