Ils ont décidé de se déplacer ce mercredi vers la 1re Région militaire

Après quelques semaines de répit, les propriétaires de fusils de chasse de Bouira, se sont rencontrés hier mardi pour une énième fois, au niveau de la place publique pour débattre des actions à entreprendre pour récupérer leurs armes.Sur place et après avoir rappelé les dernières actions entreprises, à savoir la lettre remise au wali de Bouira quatre jours avant la fameuse rencontre des walis avec le Premier ministre, le 29 août dernier, et la promesse du wali de Bouira de la remettre en main propre à M. Abdelmalek Sellal, les propriétaires de fusils de chasse de la wilaya de Bouira, qui ont vainement essayé de voir le wali pour connaître la suite donnée à cette correspondance, ont décidé à l'unanimité de ne plus attendre et de se déplacer dès aujourd'hui mercredi vers le siège de la 1re RM pour rencontrer les responsables et leur demander des solutions définitives au sort de leurs fusils de chasse.Selon Guerrache Abdelkader, l'un des représentants des protestataires, après les promesses non tenues du Premier ministre qui avait solennellement déclaré, lors de sa visite dans la wilaya de Bouira en janvier 2014, que tous les fusils de chasse seront restitués à leurs propriétaires avant la fin de l'année 2014 ; après les tergiversations des responsables locaux et les déclarations contradictoires entre les chefs du secteur militaire de Bouira et ceux du groupement de la Gendarmerie nationale de Bouira ; après les multiples rencontres avec le wali de Bouira qui leur déclarait à chaque fois que le problème ne dépendait pas de lui, la décision a été prise d'envoyer une délégation composée d'une trentaine de représentants des propriétaires de fusils de chasse vers la 1re Région militaire afin d'avoir une réponse définitive sur le sort de leurs armes.«Nous voulons régler ce problème une bonne fois pour toutes», dira Guerrache Abdelkader qui rappelle les trois propositions transmises aux autorités et qui sont réalisables dans l'immédiat, à savoir : soit la restitution des fusils de chasse dans le cas où ils sont retrouvés et qui sont toujours fonctionnels, soit l'indemnisation ou bien l'achat d'un neuf pour les fusils de chasse non retrouvés ou retrouvés mais irrécupérables.Rappelons que lors de l'une de leurs entrevues avec les responsables du secteur militaire de Bouira, les représentants des propriétaires de fusils de chasse, ont été informés que tous les fusils remis à l'Etat durant les années 1990, et qui furent par la suite redistribués dans différentes wilayas aux groupes de légitime défense, ont été récupérés et acheminés vers un atelier de maintenance sis dans la région de Boufarik. Au niveau de cet atelier de l'ANP, il était question de vérifier ces fusils et de trier ceux qui sont fonctionnels, réparer ceux qui ne le sont pas et réformer ceux qui sont irrécupérables. «Demain, nous irons à Blida vers la 1re RM et nous y resterons jusqu'à ce que nous soyons reçus par le général, chef de cette Région militaire, car nous considérons qu'il est le seul à même de régler définitivement ce problème qui n'a que trop duré», nous dira enfin Guerrache Abdelkader.Pour rappel, à Bouira, il y avait au total 13 645 fusils de chasse qui ont été remis par leurs propriétaires aux services de sécurité entre Sûretés de daïra et brigades de la gendarmerie. Quelques années plus tard, soit au début des années 2000, et le retour progressif de la paix, tous les fusils de chasse remis au niveau des Sûretés de daïra ont été remis à leurs propriétaires ; alors que ceux remis au niveau de la gendarmerie n'avaient pas suivi. Au total, les propriétaires avaient avancé un chiffre de près de 9 500 fusils qui sont restés toujours entre les mains de l'Etat au niveau des brigades de la gendarmerie.Depuis le début des années 2000, des mouvements de protestation et des marches réclamant la restitution immédiate de ces armes ont été organisés.Aujourd'hui, après plus de 15 ans de lutte pour leur restitution, les propriétaires ont réussi à récupérer exactement 1794 fusils dont le dernier «quota» de 10 fusils, a été remis au mois de juin dernier. Selon Guerrache Abdelkader, il resterait entre les mains de l'Etat, près de 8 000 fusils non encore remis.