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Ils évoquent le bilan de la démarche initiée par le chef de l'Etat




Ils évoquent le bilan de la démarche initiée par le chef de l'Etat
La réconciliation nationale boucle aujourd'hui sa neuvième année. Quel est le bilan de ce projet défendu avec hargne par le pouvoir ' A-t-il contribué réellement au retour de la paix ou a-t-il simplement permis à des milliers de repentis de reprendre une vie au sein de la société.Pour Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), le bilan de la Charte "est extrêmementpositif".Il considère que le projet "a atteint 90% de ses objectifs". Il résume ces objectifs que sont, selon lui, le retour de la paix, la stabilité et aussi le retour de l'Etat. "J'ai toujours dit que l'Etat a disparu durant la décennie noire.Et c'est grâce à la réconciliation qu'il a repris sa place", a-t-il dit, en ajoutant que "la réconciliation est ce qui nous est arrivé de bien depuis le 5 juillet 1962". "Elle est un jalon de notre histoire", a ajouté l'avocat, estimant, par ailleurs, que la Charte pour la paix n'a pas eu des incidences sur la mobilisation contre le terrorisme. "Elle n'a jamais empêché l'Etat de combattre le terrorisme", a-t-il défendu, avant de reconnaître que lorsqu'"on mène un combat durant des années, des lassitudes apparaissent". Ce relâchement dans la lutte n'est pas provoqué par la réconciliation, mais par "la routine". "Le pays a mené et la réconciliation et le combat contre le terrorisme", a encore souligné Me Ksentini.À propos de l'assassinat d'Hervé Gourdel, le président de CNCPPDH a estimé qu'on ne peut apprécier "un mouvement d'une telle ampleur (la réconciliation, ndlr) sur la base d'un incident isolé". Tout en déplorant le sort réservé à la victime, Me Ksentini a évoqué "une imprudence" de sa part "en se rendant dans ce lieu". Il a souligné que cet acte "est une humiliation pour le pays", même s'il ne remet pas en question "ce qu'a fait l'Algérie dans la lutte". "Tout projet humain est perfectible", a soutenu Me Ksentini pour défendre un probable approfondissement de la Charte pour aboutir à une amnistie générale. Cette loi, a-t-il prôné, "ne doit laisser personne sur le bord de la route", car, a-t-il argumenté, "elle repose sur deux principes, ceux de la fraternité et de l'unité des Algériens". De son côté, Me Benissad, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, (LADDH), considère que la Charte pour la paix a fait l'impasse sur "la justice et la vérité".Il a rappelé qu'il avait été contre cette démarche et en avait prôné une autre, qui consiste en la mise en place de commissions "justice et vérité". "Le projet a même interdit aux victimes de s'exprimer, notamment les familles des disparus", a dit l'avocat, précisant que la vérité et la justice "ne sont ni une vengeance ni une manière de remuer le couteau dans la plaie". Il s'agissait "de débattre sur les causes qui nous ont mis dans ce cycle infernal de la violence", a-t-il dit en tirant la sonnette d'alarme, car il considère que ces mêmes causes "sont toujours là".Il les résume en l'absence de démocratie, du respect des libertés collectives et individuelles, de l'indépendance de la justice, du partage équitable des richesses... Me Benissad ajoute qu'aucun espace de régulation de la société n'existe. Sur un autre volet, il a estimé que la lutte contre le terrorisme ne doit pas être confinée dans sa seule approche sécuritaire."Il faut assurer toutes les libertés", a appelé l'avocat, en ajoutant que "l'école est sinistrée et nécessite une réforme profonde". Cette réforme consiste à donner "aux valeurs de la paix et de la tolérance leur place à l'école".Me Benissad a regretté que cette institution soit devenue "un espace de violence".


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