Hammam Melouane

Tout a commencé comme dans un mauvais film, le mercredi 17 juillet 2013 à 4h02, quand la terre a tremblé à une magnitude de 4,1 sur l'échelle de Richter, semant la peur et le désarroi, réduisant à néant les constructions et les espoirs de dizaines de familles dans la commune de Hammam Melouane, au sud-est de la wilaya de Blida. Et depuis, la série de catastrophes n'a pas cessé.Des dizaines d'autres secousses ont installé l'insécurité dans la région et la peur dans les c?urs des habitants de ce petit village, pourtant si paisible, anéantissant, du coup toute activité touristique, Hammam Melouane étant une commune qui vit principalement du tourisme. Les pluies diluviennes de ces dernières 24 heures ont causé des éboulements et fait sortir l'oued de son lit.Les eaux ont envahi la déviation au lieudit El Megrounett, ouverte après le second séisme, celui de 2014. Hammam Melouane est, depuis hier, coupé du reste du monde. La seule voie vers Bougara, le chef-lieu de la daïra, est inondée. Pour sortir du village, les habitants doivent laisser leurs véhicules avant l'ancien pont détruit par les crues, emprunter un chemin se rétrécissant jusqu'à vingt centimètres de largeur, tout juste pour pouvoir poser un pied devant l'autre sur un sol mouillé et s'effritant à vue d'?il, parcourant ainsi, «entre la vie et la mort», une centaine de mètres «en équilibristes» pour accéder enfin à l'autre côté, où des bus attendent pour assurer la correspondance vers l'«extérieur». Hammam Melouane vit ses plus mauvais jours.Abdelghani, le premier adjoint du président de l'APC, nous explique que la situation est difficile, certes, mais que le problème sera résolu dans les mois à venir : « Notre projet est de creuser un tunnel dans la montagne, car la contourner est désormais quasi impossible avec les éboulements et les crues. La sécurité des citoyens est menacée.C'est un projet d'un montant de 160 milliards et dont la réalisation ne doit pas dépasser six mois. Nous l'avons confié, dans un premier temps, à Cosider de gré à gré, puis, vu la nouvelle loi, nous avons dû le lui retirer, l'annoncer et attendre les soumissions. Si tout va bien, les travaux débuteront en mai prochain.» D'ici là, les habitants de Hammam Melouane, hommes, femmes, enfants et personnes âgées, continueront à emprunter ce chemin de la mort entre les tremblements de terre à répétition et les eaux de l'oued en furie.