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Ghardaïa
Ambiance lourde et triste hier à Ghardaïa, survolée par les hélicoptères et sous la surveillance des forces de l'ordre.Alors que le ministre de l'Intérieur a quitté mercredi soir la vallée, peu après avoir présenté les condoléances de la République aux familles Labgaa et Brahimi de Berriane puis rencontré les délégués des communautés mozabite et arabe, Ghardaïa se montrait moins électrique, renouant avec un calme précaire dont la durée ne dépend, tout compte fait, que de ses habitants. Ils se sont donc, encore une fois, tourné le dos. Ce sont les notables arabes qui ont cette fois-ci refusé de rencontrer leurs homologues mozabites devant le réprésentant de l'Etat, venu en médiateur pour la énième fois.Le salon bleu a abrité un premier round de pourparlers puis un second, où les deux communautés ont de nouveau porté des accusations l'une envers l'autre, exigé des indemnités pour les dégâts matériels occasionnés par les saccages et incendies méthodiques et surtout plus de fermeté de la part des pouvoirs publics et faire en sorte que les criminels ne courent plus dans la nature? Tayeb Belaïz, à l'écoute, a pour sa part axé son discours sur «la participation de chaque communauté à éteindre la fitna», promettant de relancer les enquêtes relatives à certains incidents non encore élucidés depuis novembre dernier et que les deux communautés avaient exigé à maintes reprises.Rien n'a changé depuis le début de la crise sécuritaire à Ghardaïa. Le cycle de violences se renouvelle au gré de ses instigateurs, enregistrant chaque fois des victimes parmi les deux communautés qui comptent 13 morts, 8 Mozabites et 5 Chaâmba, ainsi que 250 blessés depuis novembre 2013.Sit-inLe mobilier urbain, les administrations, les édifices publics, les établissements bancaires ont été saccagés et dégradés depuis le déclenchement de ce cycle de violences. La journée d'hier a été marquée par l'installation du nouveau procureur général de la République à la cour de Ghardaïa. Une cérémonie solennelle qui a toutefois été ponctuée, en début d'après-midi, par un petit sit-in de quelque 200 membres de la communauté mozabite issus du ksar Mélika venus se plaindre auprès du wali de l'insécurité dans leur quartier après l'incendie d'une école coranique et l'agression d'un septuagénaire producteur d'aliment de bétail. Une petite cité du nom de «Mexique» située au fond du quartier chaud de Hadj Messaoud, à la lisière de Mélika.Les manifestants étaient silencieux, assis par terre ou accroupis devant les portes closes de la wilaya, à attendre d'être reçus. Ce sont finalement des responsables de la cellule de sécurité de la wilaya qui les ont écoutés et accompagnés cinq d'entre eux en tournée de constatation des dégâts en fin d'après-midi. L'ambiance générale en cette fin de semaine est donc sombre. Les policiers ont certes repris leurs postes désertés pendant 48 heures, les commerces et boulangeries ont rouvert et la population a pu réinvestir le centre-ville durant la matinée pour les emplettes du week-end après trois jours de couvre-feu.


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