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Gérer les... risques !


Gérer les... risques !
Jusqu'à 2012, les incidents d'origine technologique et industrielle étaient fréquents dans les pôles industriels du Sud algérien. Les fortes explosions dont le bruit et le souffle se faisaient entendre à plusieurs kilomètres à la ronde étaient récurrentes. Souvent, on restait impuissant devant un feu provoqué par une déflagration, et ce, en raison d'une méconnaissance de l'origine de l'incendie déclenché après l'explosion. Et jeter des milliers de litres d'eau ne suffit pas pour éteindre ce feu, un fait loin d'être anodin. Ces situations nécessitent des traitements spécifiques et surtout des moyens spéciaux d'intervention. Hassi Messaoud et Touggourt, deux daïras relevant de la wilaya d'Ouargla, sont classées zones à haut risque en raison du nombre important d'unités industrielles et de bases pétrolières et gazières qu'elles comptent. Ceci s'ajoute à la circulation de toutes sortes d'engins transportant des produits énergétiques de diverses natures. Des accidents dramatiques ont été nombreux mais l'action préventive a fini par réduire leur ampleur. « Depuis le début de l'année 2014, nous n'avons enregistré aucun incident de ce genre », ont affirmé Tidjani Guemari et Madjid Khedim, respectivement chefs des unités de la Protection civile de Touggourt et Hassi Messaoud. Les bureaux d'intervention de ces deux unités effectuent un travail énorme et régulier pour sensibiliser les gens et prévenir tout risque. Ainsi, des visites de contrôle semestrielles sont menées par ces éléments dans les établissements classés. « Cela sert à contrôler les normes de prévention concernant notamment la construction, l'isolation, les dégagements, l'éclairage, l'électricité, la ventilation, le chauffage et les risques spéciaux », explique le capitaine Tidjani Guemari, chef d'unité de Touggourt. Les trois communes de cette daïra, à savoir Touggourt, Timassine et Megarine, comptent 258 établissements classés dont 281 relevant du public. Depuis janvier 2014, cette unité a effectué 116 visites de contrôle et 14 autres de prévention. Une légère hausse de cette activité est observée par rapport à 2013, où cette unité a effectué 109 visites de contrôle et 14 autres de prévention. Ceci s'ajoute au fait que la Protection civile est également membre de la commission de validation des nouveaux projets où elle a siégé en 2013 pour 215 opérations. Les opérations de contrôle sont confortées par des exercices périodiques de simulation de sécurité industrielle avec les unités de prévention et de sécurité des entreprises concernées. Les interventions de la Protection civile contre les risques industriels concernent notamment l'activité pétrolière vu que Touggourt dispose d'un centre de fabrication de bouteilles de gaz, de trois stations de Naftal, d'une base de Sonatrach. La daïra dispose aussi de plusieurs minoteries publiques et privées qui présentent des risque d'explosion de poussière assez fréquents nécessitant un traitement spécifique. Dans les briqueteries, le risque de manutention est toujours de mise après la maîtrise du celui d'explosion de gaz grâce au branchement de gaz naturel de toutes les usines. Le risque industriel trouve son origine dans le comportement des travailleurs qui négligent les mesures de protection industrielle, notamment celles relatives au port de la tenue et à l'utilisation des outils de protection comme le casque et les gants. « Cette année, nous n'avons pas enregistré d'incidents majeurs et cela est dû au travail de prévention et de contrôle que nous avons mené », a précisé le capitaine Tidjani. Le PAM déclenché 27 fois à Hassi MessaoudLes fortes chaleurs qui ont sévi cette année à Hassi Messaoud ont multiplié le nombre d'interventions des éléments de la Protection civile notamment contre les incendies industriels. Durant l'été, ces éléments ont effectué 53 interventions pour des incendies électriques et 148 interventions depuis le début de l'année pour toutes sortes d'incendies. Ils ont effectué 9 interventions pour fuites de gaz et de pétrole. Ces interventions ont nécessité le déclenchement du plan d'assistance mutuelle (PAM), auquel contribuent, en plus de la Protection civile, 22 entreprises installées sur le territoire de cette daïra. « De janvier au 23 octobre de l'année en cours, ce plan a été déclenché pour 27 cas et les moyens dont dispose la Protection civile n'ont pas suffi pour faire face au drame », a souligné le capitaine Madjid Khedim, chef d'unité de Hassi Messaoud. Le dernier accident en date a eu lieu le 23 octobre dernier à l'unité des Grands travaux pétrolier (GTP) d'Ourhoud, à Borma, où la PC a eu recours aux avions pour transférer les victimes vers les hôpitaux de Hassi Messaoud et Ouargla. Le PAM a été initié en 2002 et exceptionnellement pour Hassi Messaoud. « Cette année, on n'a pas enregistré de cas majeurs d'explosion industrielle en raison de l'intensification des opérations de sensibilisation et de contrôle », a fait observer le capitaine Khedim. Depuis le début de l'année, 121 visites de contrôle et 60 exercices de simulation ont eu lieu. Trois campagnes de sensibilisation contre les risques dus à l'utilisation de gaz ont été organisées dans les établissements scolaires et les entreprises. « Tout cela a contribué à la réduction des risques d'explosion. » Si les incendies dans les bases de vie et de travail sont encore récurrents, la Protection civile intervient également pour éteindre les feux déclenchés pour la destruction des ordures. « Nous intervenons par crainte que le feu se déclenche sur les pipes. L'irréparable peut arriver de n'importe quelle manière », estime Khedim. La nouvelle crainte de la population locale provient des transporteurs de carburants. « Les chauffeurs stationnent leurs camions pleins de produits chimiques et de carburants dans la zone industrielle où d'autres produits de même nature existent. On s'attend à un drame à n'importe quel moment », nous précise un employé dans cette zone industrielle. Pour rassurer le personnel, il a été proposé de construire des parkings souterrains. La lenteur de la procédure administrative a fait traîner la réalisation du projet.




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