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Le dossier de deux décès « suspects » en France de ressortissant algériens, morts tous deux dans des fourgons de la police, en moins de cinq jours d'intervalle, a été au centre des discussion, lundi, entre le secrétaire général par intérim du ministère des Affaires étrangères, Hocine Meghar, et l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant. Deux sombres affaires qui exigent des explications convaincantes de la part des autorités françaises. Alors qu'on n'a pas encore bouclé l'enquête autour des circonstances ayant entraîné le décès de feu Abdelhak Goradia, mort le 21 août dernier lors de son transfert par les services de police à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en vue de son expulsion, voilà qu'un second cas de décès d'un ressortissant algérien entre les mains de la police, intervenu le 26 août dernier, lors de son transfert (aussi) de la maison d'arrêt de Strasbourg au palais de justice de la ville de Colmar, vienne semer plus encore l'inquiétude dans les esprits.Le premier devait quitter la France jeudi soir (21 août) pour rejoindre l'Algérie. Mais, feu A. Goradia (51 ans) est mort à bord d'un fourgon de police qui le menait vers l'aéroport de Charles-de-Gaulle pour procéder à son expulsion. «Le casier judiciaire chargé de cet homme avait conduit à la décision de son expulsion», précisent des comptes rendus de la presse. Ainsi, tout de suite, le passé de la victime est exposé en long et en large, tout au long des ces 14 dernières années. « Il avait été condamné plus d'une dizaine de fois en France, notamment pour des vols, des escroqueries et des violences, et avait effectué plusieurs séjours en prison. Il était incarcéré lorsque la décision de l'expulser a été prise », relève-t-on. Au départ, on tentera de faire admettre la thèse d'une mort suite à une crise cardiaque, mais à la vue des premiers résultats de l'autopsie, qui ont montré que « la mort a été provoquée par une asphyxie due à une régurgitation gastrique », la justice française a décidé d'ouvrir une enquête pour « homicide involontaire contre X ». Un juge d'instruction a été chargé de l'ensemble des investigations « de nature à établir les circonstances qui ont conduit à ce décès, a priori accidentel ».Pour le second décès, toujours dans un fourgon de la police, rien n'a encore filtré sur les causes qui ont entraîné la mort. De lourds soupçons pèsent toujours sur le traitement subi par les deux ressortissants lors de leur transfert par des policiers et l'on craint que les circonstances exactes de leurs décès soient maquillées en mort naturelle ou accidentelle. L'Algérie, qui n'a d'ailleurs pas tardé à demander aux autorités françaises des informations «officielles et précises» sur les circonstances de ces deux décès, suit de très près ces deux dossiers. Le SG par intérim du MAE a insisté, particulièrement, pour que les résultats des enquêtes administratives et judiciaires diligentées par les autorités françaises compétentes ainsi que le rapport de l'autopsie soient communiqués, «dans les meilleurs délais possibles» à la partie algérienne.Il a été souligné que le premier décès, largement médiatisé, «a suscité une émotion en Algérie et que la remise aux autorités algériennes de toutes les informations et documents sur les causes et les circonstances de cette mort contribuera à établir, dans la transparence, le déroulement exact et précis des faits, qui ont entraîné la mort de notre ressortissant, et à en situer les responsabilités éventuelles des intervenants». Un certain nombre de questions ont été, également, posées lors de la rencontre entre le SG du MAE et l'ambassadeur de France à Alger, notamment sur la notification d'informations sur la détention du citoyen algérien durant son séjour en France, les liens familiaux et privés qu'il a établis et les droits qu'il a accumulés. L'avocat de la victime clame que le climat était «extrêmement tendu» lors de son transfert, soutenant dans ce sillage qu' « il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n'avaient pas été épuisées ».Selon deux des proches d'Abdelhak Goradia qui ont pu voir sa dépouille, des sortes d'hématomes étaient visibles sur son visage. A-t-il été battu lorsqu'il a tenté de résister aux policiers ' L'enquête ouverte, à laquelle se mêle l'Inspection général de la police nationale, la police des polices, éclaircira certainement la question. Au cours de l'entretien, le secrétaire général par intérim a soulevé avec l'ambassadeur de France le deuxième décès, intervenu le 26 août 2014, et exprimé l'»urgence de disposer de précisions sur les circonstances de ce drame». L'ambassadeur de France «a assuré le secrétaire général par intérim que les autorités de son pays seront informées des préoccupations exprimées par la partie algérienne et indiqué que les enquêtes appropriées sont en cours et que leurs résultats seront transmis aux autorités algériennes», selon les termes d'un communiqué rendu public à ce sujet par le MAE.De son côté, le porte-parole du ministère français de l'Intérieur « souhaite que l'enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique». Non sans souligner, comme pour tenter de justifier des actes gravissimes, que «les missions d'éloignement sont des missions humainement toujours compliquées, les policiers font très souvent face à des situations particulièrement tendues. Ils doivent gérer la détresse et la colère d'individus qui peuvent se montrer extrêmement violents ». Est-ce là des circonstances atténuantes recherchées par la conclusion officielle '





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