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Fièvre aphteuse
L'éradication totale et définitive de la fièvre aphteuse en Algérie nécessitera au moins une année. C'est le temps qu'il faut pour arrêter, dans une première étape, la propagation de la maladie, achever ensuite la campagne de vaccination à travers tout le territoire national et effectuer un 2e rappel (de vaccination) après 6 mois. Toutes ces conditions indiquent que l'objectif fixé par le ministère de l'Agriculture, à savoir l'extermination de ce virus, ne peut être concrétisé avant le début du premier trimestre de l'année 2015. L'on se rappelle l'épisode de 1999 où cette épizootie, apparue en février, avec un pic en avril, n'a pu être éradiquée avant la fin de l'année. L'épidémie a duré ainsi près de 10 mois. Il est à préciser toutefois, que le cheptel n'était pas totalement vacciné à cette époque. Un paramètre qui a retardé d'ailleurs l'élimination de ce virus et rendu encore plus complexe l'opération de lutte contre la maladie. Or, actuellement, une bonne partie du cheptel, estime Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires (DSV) au ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), a été vaccinée.Ce qui allègera davantage cette action d'envergure entamée par les différents services relevant du Madr. "Plus nous vaccinons rapidement, plus le nombre de foyers déclarés chutera", explique le Dr Boughanem. "Abstraction faite des cinq wilayas ciblées par l'épidémie notamment, Sétif où est apparue la fièvre, Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa qui continuent d'enregistrer de temps en temps quelques nouveaux cas, la situation est relativement stable dans les autres régions", avoue le DSV. Pour lui, les éleveurs sont obligés, conformément aux textes réglementaires, de déclarer toute suspicion de maladie. "Plus la déclaration est rapide, plus l'extinction d'un foyer se fera rapidement", souligne-t-il. Par ailleurs, Karim Boughanem a tenu à préciser hier qu'aucun cas de fièvre aphteuse n'a été signalé jusqu'à aujourd'hui au sein du cheptel ovin à travers le territoire national. "Il y a eu une suspicion sur l'existence de cas de fièvre aphteuse touchant le cheptel ovin dans la wilaya de Bouira. Les résultats des analyses et prélèvements effectués, néanmoins, dans ce foyer par le laboratoire de Draâ BenKhedda étaient négatifs", relève-t-il. "Jusqu'à présent, aucun cas n'a été encore enregistré. Et s'il y avait des cas avérés, nous serions les premiers à les déclarer", ajoute-t-il, rappelant que 21 wilayas sont déjà affectées par cette épidémie.Le Madr porte à la connaissance des éleveurs et agriculteurs de l'acquisition d'importantes quantités de vaccin destinées à la lutte contre l'épizootie. Dès que le produit a été réceptionné mercredi dernier, une vaste opération de distribution a été engagée à travers l'ensemble des wilayas du pays, particulièrement celles affectées par cette maladie.Consommation de viande et de lait : aucun risque !D'autres quantités de vaccin seront réceptionnées prochainement et seront distribuées à travers le pays. Cela permettra de vacciner un plus grand nombre de bovins et renforcera ainsi le matelas immunitaire déjà mis en place. Plus de 280 000 doses de vaccin ont été réceptionnées il y a 4 jours, pour être livrées en urgence dans toutes les wilayas concernées par la propagation de la fièvre, à travers 7 laboratoires régionaux. Si cette opération de vaccination a pour but de diminuer la vitesse de propagation de l'épizootie, elle permet aussi de disposer de plus de temps pour abattre les animaux dans plusieurs exploitations. Le programme national de vaccination a touché 75 à 80% du cheptel bovin, soit 1,6 million de têtes sur un cheptel de près de 2 millions. Plus de 757 000 bovins ont été vaccinés par les services vétérinaires ainsi que 850 000 animaux vaccinés entre janvier et mars dans le cadre des mesures préventives contre cette maladie.Depuis le 25 juillet dernier, date de l'apparition du premier foyer dans la daïra de Bir El-Arch à Sétif, 964 bêtes infectées ont été abattues. Plus de 192 foyers ont été signalés à travers 21 wilayas sur un total de 1,2 million d'exploitations recensées dans le pays. Six foyers ont été également enregistrés depuis la fin du mois de juillet dernier à Alger, répartis sur les communes de Chéraga, Zéralda, Aïn Benian, Rouiba, Saoula et Sidi-Moussa. Cela étant, le ministre de l'Agriculture rassure les consommateurs : "La consommation de viande et de lait de vache ne comporte aucun risque sur la santé." Il a mis en garde les éleveurs quant à la dissimulation de la maladie dans leur cheptel, insistant sur l'impératif de "signaler ces cas au plus vite auprès du vétérinaire le plus proche de leur commune".Tout en déposant une plainte contre X, le ministre a affirmé que des "sanctions rigoureuses" sont prévues à l'encontre des contrevenants, a-t-il averti, pointant du doigt les éleveurs de la wilaya de Sétif, auxquels il fait endosser la responsabilité de l'introduction de la fièvre aphteuse, depuis la Tunisie, ainsi que sa propagation vers les wilayas de l'Ouest et du Centre. "Les concernés feront l'objet de poursuites judiciaires", a-t-il menacé.B KNomAdresse email


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