Algérie - A la une

Festival national du théâtre comique de Médéa


Festival national du théâtre comique de Médéa
Les grands bouleversements politiques dans la région arabe donnent de la matière aux hommes du théâtre algérien.MédéaDe notre envoyé spécial« Le printemps arabe » continue d'inspirer les hommes de théâtre en Algérie. « Kombarse » (comparses), la nouvelle pièce de l'association Al Fawara de Sétif, écrite et mise en scène par Mourad Bencheikh, présentée samedi après midi à la Maison de la culture Hassan El Hassani à la faveur de la compétition du 10ème Festival national du théâtre comique, évoque les grands changements dans la région arabe avec une forte tonalité humoristique. La politique est probablement une immense comédie rebondissant aux delà des frontières. Deux figurants dans un théâtre d'Etat Hamdan et Saad (Souhil Khelaf et Bilel Kerache) se retrouvent le soir dans un rendez imprévu chacun rêvant d'interpréter le rôle principal, celui du roi.Le conflit éclate. Deux ambitions s'affrontent. Chacun veut avoir le siège pour lui. Une chaise couverte d'un tissu rouge (couleur du pouvoir) symbolise l'autorité. Une chaise qui aurait pu être un personnage à part entière avec une dimension plus importante sur scène. A travers des danses, des chants, des poèmes, des proverbes, des tirades chaudes, les deux personnages se moquent de la nouvelle situation des pays arabes, suggèrent l'existence d'un complot, parlent de ceux qui s'éternisent au trône, critiquent l'attitude passive des élites, considèrent Facebook comme la source du mal...Tout est dit, d'une manière concentrée dans une pièce au ton léger, proche du stand up à deux personnages.Deux poupées sont utilisées pour changer les tableaux parfois avec lourdeur. Malheureusement, la pièce verse dans le discours direct et dans la petite leçon de morale. Les expressions choisies par l'auteur sont parfois puisées dans le langage commun et parfois dans le vocabulaire théâtral lui même. Peu de place est laissée à l'imagination. La scénographie de Hassan Ketfi a juste restitué l'atmosphère d'un théâtre où les deux personnages semblent jouer plusieurs pièces. Le critique Nacer Khelaf a relevé l'absence de la Fabula. « Toute construction dramatique, même avec une thématique claire, doit être basée sur une histoire avec un début et une fin. Or, nous avons constaté dans la pièce que l'histoire a débuté au milieu », a-t-il constaté lors du débat qui a suivi la représentation. Le metteur en scène a pris le soin de s'éloigner de la situation algérienne, a exagéré dans l'utilisation de la danse et n'a pas pu maintenir le même rythme de jeu pour des comédiens possédant un grand potentiel.Souhil Khelaf et Bilel Kerache ont pris beaucoup de plaisir à jouer dans une parfaite complicité, ce qui n'a pas échappé au public. Pour Mourad Bencheikh, l'Algérie a été le premier pays touché par le mouvement de changement politique dans la région arabe. Le metteur en scène ne partage pas le point de vue de Nacer Khelaf sur le début de la pièce. « Cela est valable dans le théâtre classique avec la progression thématique jusqu'à la chute. Dans la pièce Kombarse, l'objectif a changé au milieu avec l'entrée des figurants sur la scène où ils travaillent. Des figurants décidés à en finir avec leur statut.Chacun des deux personnages jouait son propre monologue, était dans sa réflexion intérieure, cherchait à savoir ce qu'il pouvait faire une fois installé sur le « koursi » du pouvoir », a expliqué Mourad Bencheikh. Selon lui, l'usage du chant et de la danse était destiné à « aérer » la pièce. « Parfois, le public ne suit pas les pièces jusqu'au bout. Il faut trouver les moyens pour le captiver, maintenir son intérêt jusqu'à la fin du spectacle. Il faut joindre l'utile à l'agréable », a-t-il plaidé. Selon lui, Facebook a aujourd'hui plus d'impact sur les opinions que les télévisions. « On a vu comment la situation a débuté en Libye ou en Syrie. Facebook peut avoir de mauvaises utilisations. Il reste toutefois un moyen efficace de communication », a souligné Mourad Bencheikh.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)