Algérie - A la une

Est-ce le grand retour du foot algérien '



Est-ce le grand retour du foot algérien '
En tout cas, la belle performance de l'équipe nationale au Mondial brésilien et son parcours exemplaire aux éliminatoires de la CAN-2015 le laissent présager. Certaines analyses, se référant aux derniers chiffres et aux récents résultats techniques, prédisent avec insistance la prédisposition des Verts à rafler haut la main le trophée africain au mois de janvier prochain.Le passage à vide des grands ténors comme la Côte d'Ivoire, le Nigéria, le Ghana ou le Cameroun ouvriraient la voie aux «Guerriers du désert» qui maintiennent solidement le cap sous la houlette du nouveau coach, Christian Gourcuff.Le classement FIFA les a déjà intronisés à la tête de l'Afrique. Mais est-ce suffisant pour dire que l'ère de la consécration a sonné ' L'exploit de l'Entente sportive de Sétif (ESS), qui disputera ce soir la finale aller de la Ligue des champions d'Afrique, est un autre argument brandi pour motiver cette «suprématie»naissante. Les Blanc et Noir d'Aïn Fouara affronteront à Kinshasa le club local du Vita Club dans une première pour uneformation algérienne. De l'avis desobservateurs, les gars du jeune technicien Kheireddine Madaoui ont une grande chance de l'emporter, pourvu qu'ils jouent serré cette première manche de la finale. Les connaisseurs de cette prestigieuse compétition soulignent que les Aigles Noirs, gâtés par un tirage au sort favorable, partent favoris pour planer sur l'Afrique. Admettons pour un instant que l'ESS honore tous ces espoirs, est-ce suffisant pour conclure que le football algérien est sur la bonne voie ' Un autre courant, se disant plus réaliste, estime que cet optimisme est démesuré. Il reconnaît aux poulains de Gourcuff le mérite d'avoir gagné tous leurs matchs, mais se montre prudent sur la manière. La qualité indéterminée du jeu développé, le calibre -tout juste moyen- des adversaires (Ethiopie, Malawi) et la modestie des scores réalisés, incitent de nombreuxtechniciens à tempérer leurs ardeurs.De surcroît, l'absence des joueurs locaux au sein de cette équipe nationale, quicarbure exclusivement avec des joueurs évoluant en Europe, réduit à néant le mérite du football national, proprement dit. Quant à la prouesse de l'ESS, onsouligne que l'équipe phare desHauts-Plateaux avait aussi profité d'une conjoncture favorable. La méforme actuelle des grands d'Afrique (TP Mazembe, Ahly du Caire, ES Tunis, entre autres) et un chanceux tirage au sort en phase de poules ont été d'une grande contribution dans le succès Sétifien. C'est pourquoi, avertit-on, la probable consécration de l'équipe du président Hacène Hammar ne devrait aucunement servir d'arbre qui cache la forêt. Au regard des nombreux conflits qui l'affectent, lefootball algérien montre plutôt d'insistants signes de crise. Le bras de fer permanent entre la FAF et certains clubs des deux ligues professionnelles, lephénomène de la violence dans les gradins (mort tragique du canonnier de la JSK, le camerounais Albert Ebossé), l'absence d'un système de formation etd'encadrement des jeunes talents, l'incompétence des dirigeants de clubs, les entorses quotidiennes faites aux règles élémentaires de l'éthique sportive, les récurrents soupçons de corruption à l'endroit du corps arbitral, entre autres symptômes, traduisent une situation plutôt préoccupante. L'essor réel du ballon rond algérien passe par une réelle professionnalisation de la discipline.De l'avis même des instances sportives et de la tutelle, il y a encore beaucoup de chemin pour y parvenir. On doit faire très attention à l'excès d'enthousiasme.Les succès de l'ESS et de l'équipe nationale peuvent, en effet, s'avérertrompeurs à brève et moyenne échéance.K. A.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)