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Emotion, stratégie et vidéos



Emotion, stratégie et vidéos
Quelques jours après le tweet de l'islamiste australien montrant son fils brandissant la tête tranchée d'un soldat, l'EI mettait en ligne, avant-hier soir, une vidéo de la décapitation du journaliste américain James Foley.Les exécutions collectives, les enlèvements et viols de femmes et les expulsions de communautés entières n'ont, apparemment, pas suffi, aux islamistes, à traduire le niveau de sauvagerie qu'ils revendiquent. Fallait-il encore aller plus loin dans ce type de "communication" pour que leur message de barbarie à la civilisation fasse son effet 'Mais, c'est en Algérie que, longtemps avant la prise de pouvoir des talibans, furent éprouvées les pires modes d'expression de la barbarie islamiste. Des têtes déposées sur les bords de routes, des kamikazes s'explosant en pleins boulevards, des massacres de villageois faisant jusqu'à mille victimes (à Ramka, Relizane), des intestins de bébé enguirlandant un arbre (à Béni Messous, Alger)...C'est donc ici qu'aurait dû se concevoir une pédagogie de l'anti-islamisme. Mais il n'en fut rien. Puisqu'au lieu de cela, la terreur infligée aux Algériens fut instrumentalisée à travers la tentative de mise en place d'un compromis historique entre la dictature militaire et l'intégrisme barbare. Ce qui fit le bonheur de la stratégie occidentale, enfin parvenue à imposer un régime algérien d'"accommodements raisonnables", comme on le dit au Québec. Autrement dit, un régime où les islamistes ont tous les droits de la République "plus" les prérogatives de vigiles que leur confère la charia ! L'émir, qui a conduit le massacre de Relizane, exploite une carrière de sable dans l'oued Chelif... et des dirigeants du FIS et le chef de l'Armée islamique du salut (AIS) sont consultés pour la prochaine Constitution... Eux dont la devise, non reniée jusqu'à présent, est : "la mithak, la doustour ; kala Allah, kala Errassoul." ("Ni charte ni Constitution ; Dieu a dit et son prophète a dit ...!")Mais, comme dans leur credo, "el harb khidaâ" ("la guerre est ruse"), ils s'autorisent la fetwa de jouer le jeu de la "république", en attendant de réunir leurs forces.En Occident, toute une armée de "penseurs" et d'"experts" s'est employée à nous forger les concepts qui nous permettent de renoncer au combat. Allez donc distinguer l'islamiste "modéré" de l'islamiste "radical" face à la marée rugissante qui vous submerge ! Allez donc isoler le radical tireur du modéré pourvoyeur ! Cette théorie qui nous enseigne de faire la paix même si l'ennemi continue la guerre, l'Algérie l'a adoptée avec un certain zèle, jusqu'à en faire une nouvelle religion : il n'y en a plus que pour la "réconciliation" !C'est aussi ce raffinement conceptuel qui a mis l'Occident dans cette situation ; trop occupé qu'il est à nuancer les "ismes", il est incapable de discerner la menace et ne réagit plus qu'à l'émotion. Il se scandalise des roquettes du Hamas et de la sauvagerie de l'EI, mais invite le Qatar à occuper Manhattan et les Champs-Elysées.Il n'y a aucun mérite à s'émouvoir d'une horreur si ce n'est pour s'engager à empêcher sa réédition. C'est cette supériorité de la froideur conquérante d'un obscurantisme belliqueux sur cette espèce d'émotion improductive qui fait la force de l'islamisme conquérant et la faiblesse d'une démocratie décadente.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email





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