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Elle vient de rentrer de Gaza



Elle vient de rentrer de Gaza
Accompagnée de ses six enfants, Aïcha Hamlaoui Abou-El-Hadj, une Algérienne de 44 ans vivant à Gaza depuis une vingtaine d'années, vient d'être rapatriée. Son mari, ex-responsable des services de sécurité du Hamas, lui, avait péri dans une offensive israélienne ayant ciblé les locaux de la police en 2008. Aïcha hésitait à faire sortir sa famille. Car elle pouvait constituer une cible pour un avion ou un hélicoptère de l'armée israélienne, sur la route menant au passage de Rafah. Rencontrée à Barika (Batna), cette mère de famille nous raconte son périple. "Lorsqu'un ?roof knocking' (frappe sur le toit) a visé la maison des voisins, nous avons quitté à la hâte notre demeure. Nous avons échappé de justesse à la mort, car un deuxième missile, plus dévastateur, est tombé à quelques mètres de nous", dit-elle, soulagée, avant d'ajouter : "Les Israéliens usent de toutes les armes en leur possession, mêmes celles prohibées. Ils en expérimentent d'autres. L'armée israélienne n'a guère de ligne rouge. Des habitations, des mosquées, des hôpitaux... sont bombardés. Ainsi, des enfants, des femmes et des hommes sont massacrés. Les secouristes, bravant la mort, fouillent les décombres dans l'espoir de retrouver des survivants." Depuis que l'armée israélienne a perdu des hommes, ses frappes aériennes, terrestres et navales se sont intensifiées, selon notre interlocutrice. La famille de celle-ci quitte le camp Nasiriyatte, à une vingtaine de minutes de Rafah, le 12 juillet. La mère se félicite d'avoir gardé les passeports dans son sac à main. Mais elle est loin d'être au bout de ses peines. Les Abou-El-Hadj sont refoulés par la police égyptienne des frontières. A 13h, le passage de Rafah, la seule issue pour les Gazaouis possédant un passeport étranger ? les autres ne sont pas autorisés à sortir du territoire occupé, même les blessés ? était déjà clos. Aïcha et ses enfants reviendront au point de passage de Rafah, le 13 juillet vers 7h. Et là, d'autres souffrances commencent. "Comme de nombreuses familles algériennes fuyant le génocide de l'armée israélienne, nous avons dû patienter jusqu'à 16h30 dans des conditions d'hygiène lamentables. Nous avons subi de surcroît des maltraitances et parfois des insultes de la part de policiers égyptiens arrogants, lesquels prenaient tout leur temps pour faire passer les voyageurs exténués par le jeûne et la chaleur. Le mépris des policiers des frontières égyptiens à l'égard des Palestiniens égale celui des sionistes", regrette Aïcha. Les bagages, quelques vêtements en tout, ont été fouillés au niveau de plusieurs barrages. Ce qui prolonge le voyage des familles rescapées qui arriveront, le lendemain vers 2h, à l'ambassade d'Algérie au Caire. Elles mettront enfin les pieds sur le sol algérien, le 14 juillet, en fin d'après-midi, nous apprend Aïcha. Les Abou-El-Hadj ont eu la vie sauve, cependant beaucoup de difficultés les guettent. Les mêmes difficultés qui les avaient contraints à regagner la bande de Gaza, en 2011. Pourtant, de retour au pays en 2008, Aïcha, détentrice d'une licence en lettres et langue arabe, avait été munie d'une lettre de recommandation de Djamel Ould Abbas, ancien ministre de la Solidarité. Un emploi et un logement lui avaient été promis. Mais il n'en fut rien.L. M.NomAdresse email


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