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Election présidentielle aujourd'hui au Brésil



Election présidentielle aujourd'hui au Brésil
La présidente brésilienne de gauche, Dilma Rousseff, dopée par les derniers sondages, aborde en force le second tour de l'élection présidentielle aujourd'hui face à un rival de centre-droit, Aecio Neves, sonné par une avalanche d'attaques.Portée par la puissante machine électorale du Parti des travailleurs (PT), Dilma Rousseff s'est détachée dans la dernière ligne droite, creusant de six à huit points son écart avec le candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB), selon deux sondages rendus publics. Elle l'emporterait avec 53% contre 47% pour M. Neves (Datafolha) ou à 54% contre 46% (Ibope), s'extirpant de la zone de marge d'erreur de 2%. La présidente mène en tête au moment idéal, après avoir été malmenée tout au long de la campagne, d'abord par l'écologiste Marina Silva, finalement éliminée au premier tour, puis par le retour fulgurant de M. Neves. Le combat de tranchée entre le candidat du changement et celle de la continuité a donné lieu à une campagne d'une virulence jamais atteinte depuis 1989, la première élection organisée au sortir de la dictature (1964-85). Mme Rousseff s'est attaquée sans ménagement à M. Neves, un économiste de 54 ans, pur produit des élites et ex-gouverneur de l'Etat de Minas (sud-est), le deuxième collège électoral du pays. Elle l'a accusé de népotisme, suggéré qu'il conduisait ivre ou drogué lorsqu'il s'était refusé à un contrôle d'alcoolémie un soir de 2011 à Rio. Son mentor politique, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), a remis son bleu de chauffe d'ouvrier syndicaliste pour démolir le fils à papa Aecio Neves. Dénonçant la plus basse campagne depuis le retour à la démocratie, Neves a contre-attaqué, taxant la présidente de menteuse, inconsistante, incapable de relancer l'économie en panne du Brésil. Il a fustigé sa complaisance dans le scandale des pots-de-vin versés par le joyau pétrolier national Petrobras à des élus de sa majorité et au trésorier du PT. Vendredi matin, l'hebdomadaire conservateur Veja, paru avec 24h d'avance, titrait à la Une que Rousseff et Lula savaient tout sur la corruption au sein de Petrobras, citant le témoignage, mardi à la police, d'un agent de change, Alberto Yousseff, impliqué dans le dossier. Son avocat, Antonio Figueiredo Basto, a toutefois affirmé méconnaître ce témoignage et être perplexe.Le PT a immédiatement réagi, accusant Veja de forger une couverture en vue du scrutin. La classe moyenne arbitreLes Brésiliens sont schématiquement divisés en deux blocs.Les plus démunis et les régions les plus pauvres du nord-est sont viscéralement reconnaissants envers les programmes sociaux de la gauche, qui bénéficient à plus de 50 millions d'entre eux et ont amélioré le niveau de vie en 12 ans de gouvernements du PT. Les couches les plus aisées veulent en finir avec le règne d'un PT miné par les affaires de corruption. Et avec Mme Rousseff qu'ils jugent responsable du ralentissement économique du pays, entré en récession au premier semestre.La bataille se joue au sein de la classe moyenne intermédiaire du sud-est industrialisé, qui s'était révoltée en juin 2013 contre la corruption et l'indigence des services publics. Elle est partagée entre fidélité aux conquêtes des années Lula (2003-2010) et insatisfaction envers l'actuel gouvernement. Mais c'est dans ses rangs que Mme Rousseff a récupéré le plus de points ces derniers jours dans les sondages. Rousseff a mené une campagne habile, plus sophistiquée que celle de Neves, commente le politologue André César. La stratégie a consisté à démolir l'image lisse de M. Neves, mais surtout à comparer les 12 ans de pouvoir du PT avec les huit ans de gouvernement de Fernando Henrique Cardoso, le social-démocrate qui a présidé le Brésil de 1995 à 2002. Dernier débat vendrediC'était bien sûr un autre monde mais en rappelant que les taux d'intérêt étaient alors de 45%, le chômage et l'inflation beaucoup plus élevés, Mme Rousseff a tiré le signal d'alarme chez l'électeur moyen, explique l'analyste. Le Brésil est suspendu au dernier débat télévisé qui opposera les deux rivaux vendredi soir sur TV Globo, la plus grande chaîne du pays. Un débat aux allures de dernière chance pour M. Neves, qui n'a pas manqué de rappeler que les sondages s'étaient trompés en sa défaveur avant le premier tour. Allergiques à Rousseff, les marchés se sont résignés après l'annonce des sondages. Jeudi soir, la Bourse de Sao Paulo a plongé de 3,24% et le réal s'est déprécié à son plus bas niveau depuis 2008 face au dollar. Mais vendredi, la Bourse opérait en forte hausse de 3,6% à la mi-journée et le real progressait de 0,6%. Népotisme Le Parti social-démocrate (PSDB) de M. Neves a annoncé de son côté qu'il demanderait au parquet général d'approfondir les enquêtes sur Petrobras. Portée par la puissante machine électorale du PT, Dilma Rousseff s'est détachée dans la dernière ligne droite, creusant de six à huit points son écart avec le candidat du PSDB, selon les derniers sondages sondages. La présidente prend la tête au moment idéal, après avoir été malmenée pendant toute la campagne, d'abord par l'écologiste Marina Silva, finalement éliminée au premier tour, puis par le retour fulgurant de M. Neves. La campagne électorale a été la plus virulente depuis 1989, date de la première élection organisée au sortir de la dictature (1964-85). La candidate de la continuité s'est attaquée sans ménagement à M. Neves candidat du changement, un économiste de 54 ans, pur produit des élites et ex-gouverneur de l'Etat de Minas (sud-est), le deuxième collège électoral du pays. Elle l'a accusé de népotisme, a suggéré qu'il conduisait ivre ou sous l'emprise de la drogue lorsqu'il s'était refusé à un contrôle d'alcoolémie un soir de 2011 à Rio. Dénonçant la campagne la plus indigne depuis le retour à la démocratie, M. Neves a contre-attaqué, taxant la présidente de menteuse, incapable de relancer l'économie, et a fustigé sa complaisance dans le scandale de corruption chez Petrobras.


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