EL-BAYADH

La Direction de l' environnement ainsi que les représentants de l' associations chargée de la défense de la steppe ne savent plus à quel saint se vouer depuis qu'ils ont appris récemment que plus d'une dizaine d'exploitants agricoles de la région de Bendjerad arrosent leurs champs avec des eaux usées puisées du grand oued qui recueille tout le réseau d'assainissement du chef-lieu de la wilaya. Il faut rappeler que ces petits fellahs qui exploitent plus de deux cents hectares de maraîchers, écoulent leurs produits au grand jour au vu et au su de tout le monde sur le marché principal du chef-lieu. Ce sont des tonnes de produits de large consommation qui alimentent quotidiennement les étals de certains commerçants qui ferment les yeux sur leur origine alléchés par les prix largement inférieurs à ceux proposés par les mandataires du nord du pays. Dindon de la farce comme d'habitude, le consommateur tombe tête baisée sur ces produits locaux, fraîchement cueillis mais très dangereux pour sa santé. En dépit de l'insignifiance de ses moyens d'intervention, tant humains que matériels, la Direction de l'environnement qui ne dispose que d'un seul véhicule, refuse de baisser les bras mais ne peut à elle seule affronter des centaines de fellahs sans scrupules qui défient les règles les plus élémentaires de l'hygiène et de la qualité. Pis encore, des bouchers locaux leur ont emboîté le pas en collectant auprès des éleveurs de Kef Lahmar, des dizaines de carcasses d'ovins et de caprins, victimes de surdoses en orge et de maladies de toutes sortes et abattues clandestinement qu'ils écoulent sous le manteau à des prix très alléchants. Des boucheries ayant pignon rue, sur les artères Boucherit, Fidahs notamment la cité Saâda ont été maintes fois dénoncées par des consommateurs avertis. Mais ils continuent leur jeu malsain en n'ouvrant que le week-end, après la fermeture légale des bureaux de la Direction du commerce. Mais lorsqu'on constate que dans un atelier de cordonnerie donnant sur la rue Khemisti, des tonnes de beurre du terroir destiné à la consommation sont stockées dans des fûts d'huile pour moteur pêle-mêle avec des sandales et des centaines de bottes en caoutchouc, cela suscite de nombreuses interrogations sur le rôle et la fonction des agents de la Direction du commerce de la wilaya, chargés du contrôle de la qualité.