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Ecole de parking
Une école de la ville de Chlef se transforme en parking une fois les cours terminés, selon notre confrère Liberté. On aurait pu classer l'information dans la case des insolites, mais on ne sait plus si c'est le bon endroit. C'est que l'insolite confère à son objet une saine curiosité très souvent accompagnée de sympathie. Deux choses que ce fait - divers ' - aura du mal à susciter chez ceux qui le découvrent. Il sera plutôt question de dégoût chez ceux-là. Sinon, il y a pire, s'il s'agit de se consoler.Après tout, une école qui se découvre une nouvelle vocation le soir venu, ce n'est pas si dramatique que ça. Les plus féroces iront jusqu'à nous recommander de ne pas trop en faire, pour une fois que l'école? sert à quelque chose ! Mais est-ce qu'en l'occurrence elle «sert» vraiment à quelque chose 'Parce qu'avec sa? nouvelle activité, cet établissement de Chlef ne doit pas profiter à la collectivité. Bien entendu, on ne sort pas des idées aussi géniales pour les mettre au service de tout le monde. Notre confrère s'interroge d'ailleurs à juste titre si les responsables de la municipalité et la direction de l'éducation de la wilaya sont informés de la diversification des activités de cette école. Mais il n'est pas très difficile de deviner la réponse.On sait déjà que les places de parking de nuit, qui plus est situé dans une enceinte fermée, coûtent cher, et quand il y en a plusieurs, ça peut ramener un bon petit salaire d'appoint, histoire de mettre du beurre dans les épinards des heureux «bénéficiaires». De fil en aiguille, on sait également qu'un tel effort d'imagination dans la diversification entrepreneuriale ne se crie pas sur tous les toits. Et c'est normal que le fruit de l'initiative, l'audace, l'intelligence et l'effort profite avant tout, et pourquoi pas exclusivement, à ceux qui y ont travaillé.L'info ne nous dit pas si les propriétaires de ces véhicules qui ont cet immense privilège de garer leurs caisses dans la cour d'un haut lieu de savoir récupèrent leur matériel assez tôt. Parce qu'il va bien falloir permettre aux élèves de jouer sans avoir à faire de zigzags.Mais ce n'est pas évident que ce soit vraiment un souci, les zigzags s'apprennent très tôt et en termes d''école, les petits qui fréquentent celle-ci sont plutôt bien nantis. En plus des cours théoriques que doivent certainement leur administrer certains de leurs profs, leur cour de récréation est maintenant un laboratoire pour travaux pratiques. Il aurait été intéressant que l'«échange» profite des deux côtés.Explication : si les bambins de «l'école du 5-Juillet» de Chlef apprennent déjà le petit business dès le cours élémentaire, il n'est pas juste que ceux par qui c'est arrivé, les gens qui garent leurs voitures à l'école, ne puissent pas apprendre, eux, des rudiments de lecture et d'écriture, sachant que ceux qui rôdent dans ces zones-là sont généralement d'intégraux analphabètes. Mais on ne refait pas le monde. Encore moins l'Algérie, sinon cette histoire n'aurait pas existé.Slimane Laouari



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