Douloureuse facture

Les années se suivent et se ressemblent, concernant le règlement en devises fortes de la facture annuelle des importations de céréales. Notre pays est classé deuxième importateur de céréales panifiables en Afrique juste après l'Egypte qui a une population deux fois plus importante en nombre.Aliment de base des populations nord-africaines, la semoule et la farine, n'arrêtent pas d'augmenter. En 2012, l'Algérie a importé 9,5 millions de tonnes contre 2, 8 million de tonnes pour la Tunisie. La consommation pour notre pays, depuis 2009 est en très forte hausse. Une hausse inexpliquée par la seule logique de la consommation locale. En 2014, les importations de céréales (blé-orge-maïs) ont encore enregistré 22,4% de hausse qui se traduit par une augmentation de la facture à 3,54 milliards de dollars contre 3,16 milliards en 2013, soit 12% de plus,selon une dépêche de l'APS à la suite des chiffres recueillis auprès des Douanes algériennes. Les importations, d'après les sources officielles, sont de l'ordre de 12,3 millions de tonnes de céréales pour 2014 contre 10,04 millions de tonnes en 2013. Ce qui est navrant, c'est que notre consommation a pratiquement doublé, sans pour autant que la population augmente. Dans le même contexte, on relève que la production locale chute de 30%, pour diverses raisons par rapport aux récoltes de l'année 2013. Depuis les rendements record des années 2008-2009 et 2010 oscillant entre 56 millions de tonnes et 61 millions de tonnes, l'Algérie ne cesse selon les statistiques de voir siphonner ses réserves de change par une denrée que les consommateurs algériens se plaisent à jeter au grand bonheur des ramasseurs de pain rassi, lequel est revendu aux éleveurs de poulets. Les détails Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) par catégorie de céréales, les importations de blé (tendre, dur et semences) ont atteint 2,37 milliards (mds) de dollars contre 2,12 mds sur la même période de comparaison, en hausse de 11,7% en valeur, relèvent les Douanes. Les quantités ont également connu, en 2014, une augmentation de 17,5 % totalisant 7,41 millions de tonnes, contre 6,31 millions de tonnes. Cette hausse a été tirée essentiellement par une hausse de plus de 80% des importations de blé dur. En effet, les importations de blé dur ont atteint 784,01 millions de dollars (pour une quantité de 1,978 million de tonnes en 2014), contre 434,03 millions de dollars (1,09 million de tonnes) l'année d'avant. La facture des céréales reste aussi alourdie par les achats de blé tendre malgré leur tendance baissière durant 2014. En effet, les importations algériennes de blé tendre sont estimées à 1,58 milliard de dollars (5,438 millions de tonnes), contre 1,68 milliard de dollars (5,213 millions de tonnes), reculant de 5,8% en valeur, selon les Douanes. Pour les autres types de céréales, les importations de l'orge ont augmenté à près de 196,6 millions de dollars pour 770 222 tonnes, contre 152,3 millions de dollars pour 514 798 tonnes, en hausse de plus de 29% en valeur, détaille le Cnis. Les importations du maïs, qui ont aussi connu une augmentation de plus de près de 9,6% en valeur, ont atteint 977,13 millions de dollars pour 4,108 millions de tonnes en 2014, contre 891,78 millions de dollars pour 3,218 millions en 2013. A rappeler que la production céréalière nationale de la campagne 2013-2014 a reculé de 30% par rapport à la saison précédente en s'établissant à 34 millions de quintaux contre 49,1 millions de quintaux durant la campagne 2012-2013. Dépendante, entre autres, des conditions climatiques, la production céréalière ne cesse de reculer depuis les rendements record enregistrés lors de la campagne 2008-2009 avec une production de 61,2 millions de quintaux.