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Discours officiels et réalité du terrain



Discours officiels et réalité du terrain
L'allusion par rapport à cet aspect précis d'une réalité incontestable va, évidemment, au conglomérat de facteurs qui veut que tout projet en ce sens tombe pratiquement en désuétude avant d'être livré à usage. Les retards incomparables à toute autre échelle humaine à travers le monde, les malfaçons, les modifications de projets, si ce n'est leur abandon, font désormais partiedu décor dans un secteur qui demeure pour l'essentiel, l'un sinon le potentiel détonateur à même de remettre en cause à chaque fois la stabilité sociale sur l'ensemble du territoire. Il ne suffit pas de dire que 500 000 ou600 000, voire un million, de logements seront remis à la fin d'un quinquennatpolitique pour croire sur parole la chaîne de commandement qui l'affirme. En l'absence de tous moyens de contrôles administratifs et encore moins des institutions réputéesjuger l'action du gouvernement ou desgouvernements qui se sont succédé, ladite entreprise ne peut que se confiner, dès lors, qu'à la seule affirmation théorique. En somme une vérité des plus virtuelles. Ceci étant, tout ce qui s'est fait jusque-là en matière deréalisation n'est pas négligeable. Loin s'en faut et ce ne serait que rendre justice en soulignant que le gigantesque effort fait par l'Etat pour résorber une demande, face à laquelle les pays parmi les plus développés à travers le monde butent et évitent d'ailleurs de s'engager officiellement dans un tel challenge pour des raisons d'abord de politique économique et, ensuite, de pari lourd à assumer sur bien des plans, même si le pan d'activité concerné en l'occurrence le bâtiment, est des plus porteurs en matière d'emploi, aussi bien directs qu'indirects,et ses retombées positives sur le reste desactivités qui ne peuvent que lui être connexes. Néanmoins, il y a un bémol. L'Etat contribue en effet pour l'essentiel dans ce qui ce qui se fait en matière d'habitat dans tout ce qu'il y a de neuf, comme ce qu'il y a d'ancien, dont les pouvoirs publics s'évertuent depuis quelques années à la réhabilitation et plus particulièrement dans les grandes villes héritées de l'époque coloniale. Toutefois, cette contribution n'est pas rationnelle dès l'instant où il faudrait mettre sur une balance le rapport qualité/coût, mais également et surtout la pérennitéd'une réalisation qui ne doit être perçue que sur le long terme. Ce qui ne serait que le plus grand avantage de donner un impact à l'investissement réalisé avec pour idée de base que l'amortissement de ce dernier ne se fasse rationnellement que dans les 60, 80 ou 100 années à venir.Au même titre d'ailleurs que le reste des projections qui s'y inscrivent en parallèle, la ville étant obligatoirement pensée avec toutes les contingences qui l'accompagnent. Qu'elles soient d'ordre social, économique, culturelle, sportive, technique, stratégique... Ce qui ne semble pas le cas et nous en donnons pour exemple le cas de la nouvelle ville Ali-Mendjeli dans la wilaya de Constantine dont, par ailleurs, lors d'une visite en juillet 2000, le chef de l'Etat avait rendu la sentence la plus appropriée alors qu'il inaugurait la livraison d'une grande partie de la ville, «On nous avait parlé d'une nouvelle ville, nous constatons malheureusement qu'il ne s'agit là que d'un bidonville amélioré», des propos repris par un ministre, en l'occurrence Amara Benyounès, pour lequel : «En aucun cas, il ne faudrait réaliser des villes à l'image de celle de Ali-Mendjeli.» Pour en rester au stade de la réhabilitation, il faudrait également convenir que s'il y a réhabilitation c'est parce qu'auparavant il y a eu dégradation ou négligence dans la préservation et l'entretien de ce qui existait. Quelles que soient les mesures prises par les pouvoirs publics pour ce faire, elles ne peuvent qu'être louées sauf qu'il y a bien des nuances à ce propos. Ce n'est certes pas en peinturlurant des immeubles de type haussmannien que l'on redonne une vigueur ou que la vie en soit prolongée. L'action est beaucoup plus profonde et les tâches correspondantes plus foncières et nous en donnons encore pour exemple la réhabilitation à Constantine des mêmes immeubles depuis une décennie pour la troisième fois. Celle en cours semblant pour une fois être plus sérieuse et conséquente compte tenu, bien entendu, de la masse phénoménale d'argent injectée et, tout autant, du choix d'entreprises nationales et étrangères vraisemblablement plus ou moins professionnellement compétentes et expérimentées. Il faudrait toutefois souligner que cette réhabilitation plus sérieuse ne l'est que parce que la wilaya ou la ville va servir de scène à une importante manifestation internationale. Constantine devant être, pour 2015, la capitale de la culture arabe. Il ne serait pas juste de jurer qu'il n'existe pas de compétences nationales lorsqu'il s'agit de réhabilitation des villes. La lacune se situe dans le peu de considération qu'ont les pouvoirs publics pour les acteurs qu'impliquent directement ou indirectement de pareilles entreprises : paysagistes, architectes, économistes, sociologues, artistes et autres représentants de la société civile, tout en n'occultant en aucune manière que celle-ci (réhabilitation) ne saurait se faire s'il n'est pas tenu compte de manière global de l'environnement comme, même si cela reste très facultatif aux yeux des responsables algériens. Il y a nécessité d'engager une concertation avec la population locale, mais encore d'inscrire cette réhabilitation dans tout ce qui peut l'avantager en matière d'attrait touristique et les éléments y concourant, comme un réseau fiable de voies de communication, des transports en commun adaptés, multiplier les aires de stationnement. Tout ce qui, est-il besoin de le rappeler, constitue le talon d'Achille de toutes les villes algériennes. Sauf encore une fois que toute entreprise en ce sens est d'abord dictée par une urgence. Or, qui dit urgence doit obligatoirement en déduire des travaux au pied-levé. Ce qui, de notoriété publique, relève pratiquement du sport national tout comme bien d'autres tares spécifiques à l'Algérie, dont les populations n'ont plus, de manière générale, d'affect avec le cadre de vie. Le leur précisément, ce qui relève plus de la gravité dans l'éducation ou la culture d'un peuple.A. L.


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