Algérie - Urbanisme

Didouche Mourad - 100 habitations menacées d’effondrement à Sidi Arab



Didouche Mourad -  100 habitations menacées d’effondrement à Sidi Arab




L’expertise du CTC a conclu que le glissement de terrain avait atteint des proportions dangereuses.

Près de 100 habitations sur les 700 que compte la mechta de Sidi Arab qui surplombe la ville de Didouche Mourad, sont menacées d’effondrement suite à un important glissement de terrain provoqué par l’exploitation depuis 2001, d’un gisement de terre argileuse situé en amont de leur village.

Ce gisement est exploité par l’entreprise Safcer pour les besoins de son usine de fabrication de faïence domiciliée à Sétif, mais aussi pour sa briqueterie implantée à la zone industrielle Aïssa Ben H’mida, à Didouche Mourad.

«La situation a commencé à devenir inquiétante à partir de 2006 lorsque des fissures sont apparues sur certaines habitations et que la route qui relie le village à Didouche Mourad a été complètement ensevelie par des éboulements à répétition du terrain situé en contrebas de Sidi Arab», nous a déclaré le représentant des habitants, Abdelmalek Khenaine.

Ce dernier nous a accompagné pour nous montrer l’ampleur des dégâts causé à son village par l’exploitation «outrancière», selon lui, de ce gisement.

Notre interlocuteur précise qu’à cette époque, les riverains avaient alerté les autorités locales, en l’occurrence le maire de la ville, pour qu’il prenne des mesures afin d’arrêter l’exploitation du gisement avant que la situation n’empire.

«Mais rien n’a été fait», affirment les habitants.

Bien au contraire, l’entreprise Safcer a accéléré la cadence, ce qui a provoqué en 2011 la rupture du réseau d’évacuation des eaux usées du village et des dommages à un pylône électrique haute tension lequel a été déplacé par la Sonelgaz pour être installé en bordure des habitations.

«C’est à cette époque qu’ils ont décidé de mettre un terme à cette situation en intervenant par la force pour empêcher l’entreprise Safcer de continuer à exploiter le gisement», nous diront les habitants. Mais le mal était déjà fait.

La commission diligentée par la wilaya suite à leur mouvement de colère, et après expertise du CTC, a conclu que le glissement de terrain avait atteint des proportions alarmantes mettant en danger la vie même des habitants.

Des propos confirmés par Tahar Boucheham, P/APC de Didouche Mourad. Ce dernier a précisé qu’«en 2011 avec la fin de la concession d’exploitation du gisement l’entreprise Safcer devait faire une étude de remise en état avant de quitter les lieux mais celle-ci n’a toujours pas présenté de dossier à la direction des mines».

Et d’ajouter: «Effectivement une expertise réalisée par le service de contrôle technique des constructions (CTC) avait conclu la même année que neuf habitations de Sidi Arab présentaient des risques d’effondrement et que ses services avaient procédé au détournement du réseau d’évacuation des eaux usées à Sidi Arab qui avait subi de graves dommages.»

Le maire de Didouche Mourad a indiqué d’autre part, qu’une seconde expertise effectuée par la direction des mines et le CTC dimanche passé devrait établir avec exactitude l’ampleur des dégâts occasionnés par le glissement de terrain et définir les moyens à mettre en œuvre pour endiguer le phénomène. Mais d’ores et déjà, soulignera-t-il, la solution d’urgence est de clôturer d’abord la partie supérieure du gisement et procéder ensuite à l’évidement des lacs créés par son exploitation qui constituent un danger permanent pour les habitants d’autant qu’un enfant s’y est noyé en 2012.

«Des mesures qui nécessitent des moyens colossaux auxquels les pouvoirs publics et l’entreprise Safcer doivent contribuer», ajoutera le maire de Didouche Mourad.

Il serait utile de rappeler d’autre part que les dégâts occasionnés par Safcer dans la région ne se limitent pas au glissement de terrain de Sid Arab. Une dizaine d’habitations de la cité des 116 Logements évolutifs à Didouche Mourad situés sur une butte surplombant la zone industrielle Aïssa Ben H’mida menacent de s’écrouler à tout moment suite à un affaissement de terrain provoqué également par des travaux de terrassement entrepris il y a une dizaine d’années par cette entreprise.

Précisons, par ailleurs, que nous avons tenté, en vain, de prendre rendez-vous avec les responsables de Safcer pour des éclaircissements sur cette affaire.

F. Raoui

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