Algérie - A la une

Des Marocains en quête d'emploi



Des Marocains en quête d'emploi
L'Algérie semble devenir le nouvel Eldorado des Marocains. Beaucoup parmi eux ont le regard tourné vers les frontières et n'hésitent plus à prendre le risque de les traverser pour fuir la misère, le chômage et les difficultés de la vie. En fait, le programme de construction de logements, lancé par le gouvernement algérien, et la crise économique en Espagne, première destination étrangère des Marocains, ont persuadé ces derniers de venir travailler en Algérie. Les ressortissants marocains viennent en tête de liste des immigrés clandestins arrêtés par les groupements des gardes-frontières (GGF) au niveau des frontières ouest, notamment à Maghnia et Bab El Assa, dans la wilaya de Tlemcen. Ils sont de plus en plus nombreux à tenter de fouler le sol algérien. Selon un rapport du 2e Commandement de la Gendarmerie nationale d'Oran, près d'un tiers des personnes arrêtées durant les sept premiers mois de 2014 l'ont été pour immigration clandestine ou séjour irrégulier. Si Mohamed est un clandestin arrêté par les GGF de Bab El Assa. « Au Maroc j'étais au chômage alors j'ai décidé de tenter ma chance en Algérie », raconte-t-il. Et si beaucoup traversent clandestinement les frontières, d'autres arrivent carrément par avion pour s'installer ou travailler temporairement, notamment à Tlemcen, Oran et dans d'autres villes de l'Ouest. Tlemcen, wilaya frontalière, a d'ailleurs connu, cette année, le plus grand nombre d'arrestations de personnes pour immigration clandestine. Selon une étude analytique établie par le Groupement territorial de la GN de la wilaya d'Aïn-Témouchent, les clandestins arrêtés sont, généralement, sans niveau scolaire avec 458 personnes sur un total de 1.053 clandestins interpellés, suivis d'immigrants qui ont le niveau primaire. En outre, 171 autres ont le niveau moyen et 88, secondaire. Le rapport fait également état de la présence de 74 universitaires parmi eux. Dans la wilaya d'Aïn-Témouchent, l'immigration clandestine a augmenté de 88,23%, selon le bilan de l'activité des différentes unités de la GN durant les sept premiers mois de l'année en cours. Autre phénomène : les unités territoriales de la GN et des GGF sont confrontées, ces derniers mois, à une vague d'immigration clandestine de mineurs marocains. Ils étaient 74 clandestins âgés de moins de 18 ans à avoir été interpellés en 7 mois dans la wilaya d'Aïn-Témouchent. En 2013, ce chiffre était de 23. Les jeunes âgés de 18 à 30 ans restent en tête de liste des harraga. Les clandestins de plus de 40 ans s'aventurent eux aussi, malgré le risque, pour fuir le chômage et la misère, abandonnant femme et enfants. Ainsi plus 76 clandestins ont été interpellés.ComplicitéSi les services de la GN, notamment les GGF, affirment leur engagement à lutter contre ce phénomène, d'autres personnes trouvent leur « intérêt » dans ce fléau. « Les Marocains constituent une main-d'?uvre professionnelle, notamment dans l'artisanat et la plâtrerie. Ils sont des artisans artistes dans le domaine du bâtiment. C'est pourquoi ils sont recrutés par des entrepreneurs algériens, qui les embauchent, sans en informer les services de sécurité algériens », a signalé un chef de brigade des GGF au poste frontalier de Bab El Assa. « On vient d'interpeller deux jeunes Marocains sur la bande frontalière, qui tentaient de rejoindre leur pays, après un séjour illégal en Algérie, en possession de 150 millions de centimes algériens. Les investigations ont fait ressortir que ces deux artisans avaient travaillé pour le compte des responsables locaux à Aïn-Témouchent et Sidi Bel-Abbès pour la construction et la décoration des sièges de daïra et des salons d'honneur. La lutte contre toute forme de criminalité nécessite la conjugaison des efforts de tout le monde, mais souvent on est confronté à des complicités de certains responsables administratifs locaux », a déploré l'officier des GGF.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)