Des marins pêcheurs dans le désarroi

La plupart des marins pêcheurs ayant acquis des chalutiers dans le cadre des dispositifs de microcrédit rencontrent des difficultés pour rembourser leurs dettes.Dans la wilaya de Boumerdès , ils s'inquiètent de l'avenir de leur activité en raison, disent-ils, de la prolifération de braconniers et de trafiquants en tous genres dans ce secteur. «Pour le moment, il n'y a que les revendeurs et les détaillants qui tirent profit du manque et de la cherté du poisson», fulmine un marin de Dellys. La ville, réputée pour son port de pêche dynamique, connait aujourd'hui une saturation sans précédent et ses eaux une pollution désastreuse. Les témoignages sont éloquents. « Depuis fin septembre dernier, des milliers de poisson Mérou sont morts et meurent encore en mer, mais aucune réaction des autorités. Les gardes-côtes ont un ?il sur les pêcheurs, mais personne ne s'occupe du reste », dénonce un pêcheur de la région.L'échec de la politique mise en ?uvre par les pouvoirs publics pour le développement du secteur est illustré par les difficultés que rencontrent les pêcheurs ayant acquis des chalutiers, dont le remboursement des crédits bancaires est arrivé à échéance. M.Ouamar, un marin de 43 ans, en est l'exemple type qui illustre cette réalité. Il a acquis un bateau de pêche en 2009 à raison de 19,1 millions de dinars (MDA), dont 10 MDA de fonds propres.La banque lui a prêté 5,3 MDA et l'Etat lui a accordé une subvention de 3,8 MDA. Après cinq ans de sacrifices et de dur labeur, il dit n'avoir pu rembourser aucun centime à la banque. «J'ai reçu une lettre m'invitant à me rapprocher de la banque le 25 novembre pour m'acquitter de mes dettes, mais je n'a rien à verser», confie-t-il.En 2012, un marin de Zemmouri El Bahri a été traduit en justice et son bateau saisi à cause de son « incapacité » à rembourser sa dette, estimée à 10 millions de dinars, à la BADR.