Des handicapés à Guelma dénoncent une facturation douteuse

La convention ratifiée, le 03 décembre 2012, entre la caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) et l'office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) , portant sur la prise en charge à 100 % des handicapés en matière de produits fabriqués par l'ONAAPH, n'a pas été appliquée à la lettre.«L'ONAAPH a facturé un complément de 49713 dinars sur une voiturette à moteur de 190780 dinars prise en charge à 100% ! Certains ont été obligés de recourir à une quête pour s'acquitter de cette honteuse facture», a dénoncé hier, à El Watan, Allel Bentoumi, président de l'association promotion et protection des personnes handicapés de la wilaya de Guelma. Et d'ajouter : «Des adhérents handicapés m'ont saisi pour cette affaire. Moi-même handicapé, je me suis déplacé à l'antenne de l'ONAAPH de Guelma.J'ai demandé la liste des personnes qui ont été obligées de payer. Mais les responsables n'ont pas voulu me fournir ce document». Et de conclure : «Lors d'une récente réunion avec notre fédération, en présence de Mme Atika El Mameri, présidente de notre fédération et de la représentante du PDG de l'ONAAPH, nous avons soulevé de vive voix ce problème et bien autres encore. Nos collègues de Tlemcen, n'ont pas mâché leur mot à ce sujet. Ce que je peux vous dire c'est que ce dossier devait être pris en charge par le ministère et que le remboursement devait être opérer. Mais à ce jour rien n'a été fait ! ».Le témoignage de Layachi Hallaci, un handicapé moteur depuis 2010, amputé d'une jambe et d'un pied à la limite de la nécrose des séquelles d'un diabète est poignant à plus d'un titre. «Ils m'ont fait payé, en mai 2014 ce complément injustement. Un mois plus tard je suis revenu, et plusieurs fois de suite pour réclamer un remboursement. Le chef d'antenne m'a donné raison mais visiblement il ne pouvait pas le faire faute d'instructions». Un témoignage auquel il joint des documents attestant ses dires. PLUSIEURS RECLAMATIONSEn effet, l'ONAAPH à Guelma est dans le gène. Elle se trouve dans un imbroglio. Cette opération douteuse, voir «frauduleuse !», n'a duré que quelques semaines si bien que des personnes ont bénéficié du produit prise en charge à 100% sans complément alors que d'autre ont été «injustement taxées » d'où ce mouvement de réclamation. « Beaucoup n'ont comme revenu que les 4000 dinars par mois que l'état nous donne», s'indignent nos interlocuteurs.Contacté à ce sujet le chef d'antenne de l'ONAAPH à Guelma, s'abstiendra de tout propos : «Je ne peux faire aucune déclaration à la presse ! Cependant je confirme que des handicapés sont venus à l'antenne pour des réclamations au sujet des voiturettes». Selon des sources au fait de cette affaires, qui ont souhaité l'anonymat,l'opération c'est déroulée à l'échelle nationale durant l'année 2014 et a été stoppée net en janvier 2015 à l'issu d'un nouveau contrat avec CYMA, fournisseur des voiturettes pour une commande de 2000 unité annuel et d'un arbitrage en haut lieu.A Guelma ils sont une poigné à avoir payé. Mais au niveau national, ils dépassent la centaine d'handicapés moteurs. Un simple calcule, si vous le faites, vous donnera la somme qui a été ?'extorquée'' aux handicapés».