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Des filières en ébullition




Des filières en ébullition
Dès aujourd'hui et durant les trois prochains jours, armateurs, patrons de pêche, marins pêcheurs, corailleurs, aquaculteurs et autres acteurs des activités de la mer sont ou seront en appel dans chacune des wilayas côtières du pays.L'heure est en effet aux dernières retouches du plan quinquennal 2015/2019 et l'élaboration de la charte volontaire d'adhésion initiée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH).Ces regroupements répondent aussi aux dispositions contenues dans la loi des finances 2014, notamment celles portant octroi, par les banques, de crédits d'investissement à taux d'intérêts bonifiés dans la filière de la pêche et de l'aquaculture. C'est ce que tenteront d'expliquer, entre autres, aux participants à ces rencontres de wilaya, les cadres locaux du MPRH. Ces derniers disposeront de trois jours pour convaincre après analyse et approbation des recommandations retenues lors des récentes rencontres. Peut-on croire que les dizaines de recommandations de l'ensemble des régions d'Algérie vont permettre au MPRH de faire bouger ce secteur stratégique ' Et pourquoi pas, affirment plusieurs gens de la mer. Ils ont souligné au passage la vétusté de leur outil de travail dans un monde de la pêche, de l'aquaculture et du corail éclaté jusqu'à la consomption, dispersé, vorace à l'extrême, médiatisé tout au long de ces dernières années et actuellement en ébullition. Bon nombre ont parlé de vieux sardiniers et chalutiers que l'on a rhabillés aux vastes mesures des rêves des armateurs et patrons de pêche. De leur côté, les marins pêcheurs ont assimilé les embarcations de différentes envergures récemment acquises, à des paratonnerres d'une inquiétude latente, les garde-fous d'une époque qui ne sait plus ce qu'il faut qualifier d'épaves ou de chalutiers. C'est pourquoi tous attendent avec impatience la conférence nationale et les résolutions auxquelles elle aboutira. Chacun à l'esprit la multitude de lois, textes et dispositifs mis en application se transformant aussitôt en démarches vétustes et embaluchonnées avec des résultats peu événementiels. «ça ne sera plus le cas», ont martelé des représentants du ministère qui soulignent leur ambition de faire de leur secteur un moyen privilégié de développement économique du pays. Ils avancent comme arguments les bonnes productions de 2013, l'augmentation de la flottille de pêche nationale, les aides financières accordées aux jeunes dans le cadre de différents dispositifs, l'évaluation technique des zones coralliaires et leur ouverture prochaine pour la collecte du corail, l'octroi de concessions navales pour la pêche maritime et l'aquaculture et, éventuellement, l'ouverture de la pêche au large. Le même optimisme est justifié par la reconnaissance de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) ayant publié la note relative à la révision du quota algérien et la restitution du quota de 2010 pour atteindre 680 tonnes, soit 5,06% du thon de la Méditerranée. En 2013, notre pays a bénéficié d'un quota de 143 tonnes de thon et de 243,84 tonnes en 2014. C'est dire que dans sa connotation économique, le collège actuel du MPRH marque des points. De fait, c'est tout le secteur de la pêche et de l'aquaculture qui se développe après avoir marqué une stagnation les précédentes années. Les recommandations appelées à être approuvées aujourd'hui dans le cadre des rencontres locales qualifiées de veillées d'armes, sont préparatoires de la conférence nationale prévue avant la fin de cette année. Dans les recommandations, il est beaucoup question de développement de l'aquaculture à l'horizon 2020. Et de corail dont la cueillette en zone sera rigoureusement suivie. Il faut en effet savoir que l'or rouge algérien est très demandée de par le monde et qu'il attise toutes les convoitises. D'où l'important trafic qui s'opère presque quotidiennement et des grandes quantités de cet animal marin saisies par les gardes-côtes algériens, notamment ceux de la façade maritime Est. Cependant, au regard de l'optimisme qui caractérise la majorité des principaux acteurs de la mer, des patrons de pêche n'ont pas caché leurs scepticisme. Pour eux, ces brusques sautes d'opinion de leurs homologues et des responsables au MPRH sont aussi la preuve d'une instabilité qui rend l'avenir du secteur de la pêche incertain.


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