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Début d'exploitation du téléphérique de Oued Koreiche



Début d'exploitation du téléphérique de Oued Koreiche
C'est fait: les habitants des hauteurs de Beau Fraisier, de ''Mollines'' et la ''Fantom'' peuvent rejoindre leur domicile en 12 minutes environ, après le début d'exploitation mercredi de la ligne câblée Oued Koreiche-Djebel koukou.Sur place, à l'entrée du téléphérique, petite foule de passagers, entre curieux et habitants des quartiers desservis, qui laissent transparaître une certaine curiosité pour ce nouveau mode de transports.''Avant, on prenait les bus, sinon des taxis-clandestins, par route.Maintenant, c'est par les airs que nous allons désormais travailler et retourner dans nos quartiers'', résume Lounes, un natif de Montplaisant.Le téléphérique Oued Koreiche-Djebel Koukou, dans la commune de Bouzaréah, a été officiellement mis en service lundi par le ministre des transports Amar Ghoul.''C'est un rêve de gamin'', lance Khlilou, cadre retraité de la BEA, qui avait passé sa jeunesse ''à chasser le chardonneret et la perdrix''. ''Triolet-Bouzaréah, en passant par le verdoyant Djebel Koukou, en moins de dix minutes' C'est vraiment un rêve de gamins pour nous'', explique-t-il devant la ''grande infrastructure de fer'' construite en contrebas de la cité près de Diar El Kef.Le téléphérique part du Triolet, sur les hauteurs de Bab El Oued, où des centaines de personnes ont été emportées par les eaux lors des inondations dramatiques de novembre 2003, et arrive un peu plus haut que Djebel Koukou, une colline juste en contrebas du village et chef de lieu de commune de Bouzaréah.Pour les habitants des nouvelles cités d'habitation construites sur les terrains accidentés de Djebel Koukou, l'arrivée du téléphérique est ''la fin du calvaire'' en matière de transports, estime une habitante.Dominant la baie d'Alger, le site de Djebel Koukou, où avaient été déployés en 1967, durant la guerre israélo-arabe des six jours au Sinaï (Egypte), des batteries antiaériennes de l'armée nationale populaire, était jusque vers les années 1980 un vaste terrain plat avec une végétation endémique à la Méditerranée et une faune variée, avec de nombreuses espèces d'oiseaux aujourd'hui disparues: chardonneret, serin, perdrix, caille, rouge gorge, buses, merle, grive, hiboux, aigle...Connu pour avoir été le sanctuaire et le lieu de villégiature des officiers de la marine algéroise au temps de la Régence turque d'Alger, Djebel Koukou et les vaux mitoyens abritaient également de somptueux palais arabo-mauresques.Ils ne sont que ruines aujourd'hui.Bouzaréah par les...airsEt puis, les habitants de ces hauteurs d'Alger, savourent la fin de leur calvaire, celui des moyens de transports publics, supprimés depuis les années 1980, époque où les bus des ex-TCL, puis vers les années 1990 de la RSTA ''montaient'' jusque vers Bouzaréah, en passant par ces quartiers agrippés à flanc de colline. Par le mythique ''Chemin des Vieillards'' et de la clinique pour insuffisants respiratoires du Beau FraisierLes habitants de ces hauteurs de Bab El Oued, souvent isolés en hiver, et où les projets communaux se comptent sur les doigts d'une main, ont été nombreux à affluer vers le téléphérique, dès sa mise en service.''Ici, les moyens de transports ne sont pas suffisants, d'autant que la plupart des autobus ne montent pas jusqu'à Bouzaréah, ou desservent les nouvelles cités d'habitation construites à Djebel Koukou", rétorque Ahmed, qui habite seul la vieille maison familiale, ses frères ayant quitté le quartier pour absence ''du minimum de confort en matière de services publics''.Pourtant, beaucoup des anciens habitants, entre ''natifs'' de ces quartiers ombragés et frais en été, dont la Cité Mollines, où avait vécu quelque temps le célèbre musicien Mohamed Iguerbouchène, estiment que ce téléphérique est la vraie solution au problème de transport entre Bab el Oued et Bouzaréah.Rio, New York, et Djebel KoukouLe choix de la construction de téléphériques à Alger, dont l'enveloppe est de plus de 10 milliards de dinars, pour solutionner le problème de transport pour les habitants des quartiers de Bouzaréah et celui également de Z'ghara, sur les hauteurs de Notre Dame d'Afrique, répond à ''une demande spécifique, et à une configuration topographique non moins particulière'' de la capitale, expliquent à l'APS des experts.Car Alger, avec ses anciens téléphériques de Laaquiba (Belouizdad)-El Madania, Les Annassers-Kouba, et celui de Bologhine (vers la basilique de NDA et vers Z'ghara), figure depuis plus de 40 ans dans le cercle restreint des grandes villes du monde, qui ont réglé le problème de transport urbain en optant pour le câble.Avec Alger, il y a notamment les mégalopoles de New-York (USA), Medellin (Colombie), Barcelone (Espagne), Rio de Janeiro (Brésil), Caracas (Venezuela) ou Taipei (Taiwan), qui ont opté pour ce type de transports par câble.Djebel Koukou, qui tiendrait son nom, selon une légende, de sa dépendance du Royaume de Koukou dans la lointaine Kabylie, a lui aussi son téléphérique.Dans cette colline naguère verdoyante, riche de cerisiers, abricotiers, châtaigners, figuiers et autres kaki, qui domine les quartiers marins de Bab El Oued, avec son cimetière (El Kettar) où sont enterrés Raïs et Deys de la Régence d'Alger, il n'y a plus ni perdrix, ni chardonneret, encore moins de lièvres ou de châtaigniers. Juste des cités d'habitation en préfabriqué.





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