De la protesta à la bibliothèque centrale

Les employés de cette infrastructure culturelle, relevant du ministère de la Culture ont, observé jeudi dernier, un mouvement de contestation pour dénoncer les comportements irresponsables de la directrice de la bibliothèque centrale d'Annaba, avons-nous constaté sur place. Cette action est intervenue suite à l'agression verbale et corporelle dont a été victime une employée de cette infrastructure, aide-bibliothécaire de son état. A l'origine de cet acte, un ordre professionnel anodin à l'employée, lui demandant de rejoindre son poste initial à la salle des recherches et, d'assurer l'assistance des caméras de télésurveillances, une fonction relevant d'un agent qui, selon les propos recueillis auprès de la victime, a refusé d'assurer. Contestant cet ordre, qui est loin de répondre à sa formation initiale, l'aide bibliothécaire a essuyé des insultes avant de faire l'objet d'une agression physique.Les employés de cette bibliothèque ont, pendant plus d'une heure vécu une véritable psychose. Des pleurs et des cris notamment à la vue de deux employées enceintes dont l'une a été transportée illico à l'hôpital pour suspicion d'accouchement prématuré. L'aide bibliothécaire quant à elle, consultée par le médecin légiste, avec des ecchymoses sur son corps, peuvent lui valoir au-delà de trois jours d'incapacité. Le mouvement de contestation lui, a été engagé, non pas par solidarité, mais surtout parce que la situation est devenue insoutenable dans cette infrastructure culturelle où, comme bien précisé par l'ensemble des grévistes, est devenue intenable.Et l'agression de cette employée n'est autre que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. «Nous vivons dans une monarchie où le dialogue n'existe pas. Il faut se soumettre à la dictature de cette directrice qui s'est autoproclamée propriétaire des lieux», se sont accordés à dire l'ensemble des contestataires unanimement. Mieux encore, ils ont été jusqu'à dénoncer le terrorisme qu'elle entretient au sein des employés de la même infrastructure «Les caméras de télésurveillance sont faites pour voir si les employés se parlent entre eux ou pas», ont déclaré nos interlocuteurs.Une révélation étrange nous a été faite «Elle nous instruit de n'apporter aucune aide durant le Festival du cinéma méditerranéen, prévu à Annaba»! Par ailleurs, tentant d'apaiser la tension, le directeur de la culture de la wilaya d'Annaba est intervenu, entre les deux parties, mais en vain car la directrice de la bibliothèque centranl a nié, qualifiant la situation de mensonges calomnieux. Or, les scènes d'agression verbale et physique ont été enregistrées sur tous les portables. Pour entendre l'autre son de cloche, nous n'avons pas pu toucher la directrice. En outre, un préavis de grève a été remis à l'inspection du travail avec une plate-forme de revendications dont la principale est le départ de la directrice, faute de quoi, les contestataires menacent de radicaliser leur mouvement qui, notons-le, est placé sous le signe «grève indéterminée».Signalons que cette action intervient à moins d'une semaine du lancement de la première édition du Festival cinématographique méditerranéen, prévu le 3 décembre à Annaba. Et dont la bibliothèque centrale est retenue pour abriter le centre de presse, pour une armada de quotidiens nationaux et internationaux.