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D’autres Ebossé réfléchiront



D’autres Ebossé réfléchiront

Dédramatiser l’ignominieux attentat du stade du 1er- Novembre procéderait de la perpétuation de la caution témoignée aux locataires et régents politiques du Protectorat sis à Dély Brahim. Caution au subterfuge démocratique vendu à l’empire Fifa et qui, en réalité, charrie un pacte concomitant voué à réduire les arènes de foot à des réceptacles des frondes sociales menaçantes pour la quiétude du trône. Prémices à une fatalité inéluctable ; la nonchalance dont a fait preuve l’instance FAF et ses ramifications dans le traitement des scandales qui ont éclaboussé la discipline à différents niveaux dont précisément, celui, inhérent à la violence dans les stades depuis au moins deux décennies. Parallèlement, l’arsenal juridique au même titre que les moyens de lutte contre ce fléau n’ont pas été reconsidérés par les pouvoirs publics conséquemment à l’ampleur du danger. Deux facettes d’une même pièce de monnaie qui dénotent à bien des égards la faillite des politiques et modèles de gestion qui ne s’inspirent que des égos des uns et des autres au lieu de plancher sur les expériences des nations pionnières en la matière. Le hooliganisme a bel et bien vécu à la détermination des Anglais qui enchantent actuellement la planète par le spectacle foot dans tous ses aspects. Il y va surtout de la conduite des galeries de supporteurs disciplinés par astreinte aux règles qui régissent la présence dans les travées des stades. Des galeries transformées au pays de Hadj Raouraoua en meutes déchaînées envers et contre tous, y compris l’enfant chéri du club comme l’était Albert Ebossé. Profusion de haine qui n’est pas le propre des supporteurs de la JSK mais que l’on retrouve dans tous nos stades, alimentée le plus souvent par des apprentis sorciers qui se redécouvrent, comme par enchantement, sous les vertus de managers, dirigeants et présidents. Combien de fois ces derniers ont-ils brandi la menace de lâcher à la rue leurs meutes, si pour autant une quelconque exigence n’est pas satisfaite sans que les instances de la fédération ne bronchent ou que la justice ne se saisisse de l’affaire. Relayée hélas par des médias complices, les menaces de troubles à l’ordre public ont été parfois mises à exécution sans que leurs auteurs soient traduits devant les tribunaux et encore moins subir le désaveu de la FAF. L’immunité intrigante dont jouissent des responsables de clubs au passif encombrant et l’impunité dont bénéficient les charlatans meneurs de hordes de voyous dans et à l’extérieur des stades suscitent bien des interrogations quand on sait que la justice sait aussi être intransigeante pour les délits mineurs. Une permissivité qui répond à une volonté strictement politique et qui pénalise paradoxalement l’épanouissement de la pratique sportive convoitée et instrumentalisée par ce même pouvoir. Car s’enorgueillir des exploits d’une sélection nationale d’expatriés formés dans les écoles du Vieux Continent est en soi un aveu d’échec de la politique sportive d’un gouvernement incapable d’édifier un stade qui répond aux normes internationales ou du moins d’assurer la sécurité des structures impersonnelles existantes. Des travées mouroirs pour ceux qui s’y aventurent et aléatoirement fatales pour un footballeur talentueux et prometteur venu faire escale dans un pays trahi par ses propres enfants. D’autres Ebossé réfléchiront par deux fois avant d’emprunter le même itinéraire et rechercheront d’autres portes sur l’Europe. L’image ternie, l’Algérie qui espérait suppléer à un pays voisin terrassé par l’insécurité afin d’accueillir le rendez-vous de 2017, devrait reconsidérer son engagement en s’avouant qu’hormis l’assise financière dont elle dispose, elle ne réunit que peu de critères lui permettant d’être au diapason de l’évènement.
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