Algérie - Costumes traditionnels

Costume traditionnel algérien : A la quête d’un folklore ...



Costume traditionnel algérien : A la quête d’un folklore ...
L’évolution s’est faite sentir à travers le temps dans tous les domaines, sous toutes ses formes et sous l’influence de différents facteurs dont climatiques, sociologiques et religieux.

L’Algérie, un carrefour qui a vu défiler maintes civilisations. De la civilisation d’Aïn Hnech, il y a deux millions d’années, jusqu'à l’émergence du peuple français en 1830.

Evidemment, la culture est touchée, les traditions sont concernées et le costume en est le sujet.

Le costume n’est pas que tissu, un misérable vêtement créé par l’homme et conçu pour habiller le corps. C’est un mode d’expression reflétant une histoire mais aussi une identité si diversifiée et unifiée à la fois.

Le costume traditionnel, quant à lui, n’a cessé de varier et de s’enrichir ce qui démontre cet esprit créateur et novateur dont le cerveau humain est doté.

Chaque coin du pays est visé par cet essor stylistique. Du «haïk» en passant par « l’elhaf » ou « karakou », revisitons ensemble ce qu’est le costume traditionnel algérien.

A la découverte d’un folklore..

Jadis, on a connu des peaux de bêtes. Tout était à prendre afin de se protéger des intempéries. Toutefois, le progrès a apporté un changement, le port de pagnes et tuniques ornés de bijoux.

Ghlila « l’ancien Karakou » : C’est un costume citadin algérois ayant subi beaucoup de transformation dans le but de s’adapter aux circonstances de l’époque. Un vêtement décolleté quotidien réservé d’abord à l’élite algéroise. Au 17ème siècle, il atteint la hauteur du mollet et est agrémenté d’une ceinture en soie. Les manches s’arrêtent au niveau du coude. Il est coupé dans des matières telles que le brocart ou le velours et est richement décoré de broderie et de passementerie au fil d’or.

Au 19ème siècle, ce costume connu quelques modifications puisqu’il y a eu deux variantes : La pièce décolleté à petites manches, dont la longueur est revue pour s’arrêter à la hauteur des hanches, retenu par un unique bouton au niveau de la poitrine et la seconde variante, dite d’hiver, avec manche.



Frimla : Un genre de boléro, apparut en 1800. Il est composé de plusieurs couches de tissu, une couche extérieure, un alignement intérieur pratique et durable et une couche ou plusieurs couches de raidir serré entre les premiers deux. Le frimla donne un peu de support des cotés de la poitrine.

Réalisé avec du velours et de la soie pour les riches, lin et coton pour les classes moyennes.



Melhfa : Une tenue traditionnelle ancestrale des femmes du Sud-ouest algérien, également concurrente de la djellaba ou du hijab. Longue de 4 mètres et large d’environ 2 mètres, elle domine à Tindouf et dans les régions du Touat et de Gourara, mais aussi dans les lointaines Adrar, Reggane ou encoure Ain Sefra. Cousin du sari indien, ce vêtement protège du froid et de la chaleur, et peut être porté dans la vie de tous les jours ou lors d’importantes occasions et cérémonies.



Haïk : Le fameux costume traditionnel de sortis algérois. Telle une toge, le haïk est un long tissu blanc, crème ou écru de la laine, de pure soie ou d’un mélange des deux qui voile la femme de la tête aux pieds. Son visage partiellement masqué d’un petit triangle de dentelle brodée que l’on surnomme la « djâr ». Au-delà de sa fonction purement vestimentaire, le haïk a été longuement considéré comme étant le héro de la résistance algérienne contre la politique coloniale française. Symbole de pureté, de pudeur et de noblesse, il est aussi porté par la femme à l’extérieur du foyer mais aussi dans toutes sortes de circonstances comme les mariages.

Burnous et Kachabia : Ou « reines de l’hiver », représentent des costumes traditionnels algériens en laine ou en flanelle. Ils protègent contre les excès de froid et de chaleur, repoussent l’eau, absorbent l’humidité, retiennent l’air et résistent même à la pollution. Symboles de virilité, d’orgueil et de fierté chez les hommes, ils sont portés aussi lors de diverses cérémonies.

Fêtes, célébrations et mariages algériens sont une opportunité de rassemblement et de partage. N’oublions pas que c’est aussi un moment où la femme, enjolivée, brille et scintille. Ses tenues traditionnelles sont étincelantes et uniques et changent d’une région à une autre.

La femme algérienne actuelle, peu importe sa localité ou son ethnie, possède le choix du roi face à une multitude de tissus, de couleurs, de costumes et d’accessoires.

Caftan tlemcenien « chedda tlemcenia » : Considéré comme la tenue de la princesse algérienne, ce caftan est porté plus précisément à Tlemcen, également dans l’Ouest du pays notamment à Oran et Mostaganem. Il reste le plus coûteux de nos jours et le plus apprécié de tous. La chedda est constituée d’une robe en soie à larges manches faites de tulles, décorées de perles et de dentelle brodée. Suivra ensuite une autre robe en soie brodée au fil d’or ainsi qu’une foutha « m’taqqla », un tissu mis autours de la taille tissé en rayures dorées ou argentées. Enfin, le caftan, élément typique brodé au fil d’or. La coiffe est une sorte de longue chachiya en velours brodé. Ce costume est festonné de colliers qui le couvrent en lui donnant un charme exceptionnel, de meskia, de graffaches, de khorsa, zerrouf, et de djebine.



Blouza : Habit originaire de Tlemcen. Ses admiratrices restent en majeure partie les oranaises. Très prisée par les femmes de Oujda, la blouza se porte jusqu’à la frontière marocaine. Tenue moderne et longue, elle est cousue en une pièce ou deux et sa doublure est appelée à Oran Jeltita, est cintrée à la taille et se porte avec de courtes manches. Le décolleté et le dos sont travaillés à l’aide de perles avec une broderie traditionnelle raffinée cousue sur ce qu'on appelle le Ss'der.

Karakou : Il apparut à Alger au 15e siècle, c’est un costume d'apparat et de luxure. Vêtement dit mythique, il est intimement lié à l'histoire d'Alger la blanche. Les modes ottomane, levantine ou andalouse ont influencé son évolution. Dès son apparition, il a eu le statut de costume cérémonial, contrairement à son ancêtre «ghlila» qui se portait au quotidien, car coupé dans des tissus moins somptueux. Vêtement très coûteux, toutes les femmes n'en possédaient pas dans leur armoire. Elles devaient se contenter d'une simple « kamisora » (chemise tombant en godets sur les hanches). Le Karakou se compose de deux pièces : une veste en velours travaillé en style géométriques et en rosaces sur les manches et sur le decolleté et le bas de la veste .. et d'un pantalon algérois dit seroual "mdeouar" ou "chelka" et d'une "mherma" en général "mhermete el ftoul" sur la tête.

Bedroune : Costume qui séduit de plus en plus les jeunes mariées ! Chic et pratique, le bedroune se fait en une pièce telle une robe, qui en bas, prend la forme du serouel el cherka. Une seconde pièce y est ajoutée parfois, soit un boléro, une veste coupée ou en mousseline. La maharma est le foulard qui accompagne le bedroune.

Robe kabyle : L'habillement de la femme kabyle est particulièrement bien adapté à ses activités. La robe de fête est en soie jaune ou rouge, à longues manches de tulle brodées ou pailletées, et est revêtue comme une tunique sur une robe de soie. Les femmes d'âge moyen préfèrent les robes de velours brodées d'or ou d'argent sur fond violet. Jusqu’au début du 20e siècle, le péplum en laine appelé «akhellal » constitue la pièce maitresse du costume kabyle, qui lui, est merveilleusement orné de bijoux en argent tels que les énormes boucles d’oreilles ou les bracelets de chevilles incrustés de cabochons de corail.

Chemsa : Robe traditionnelle de Jijel, cependant elle se porte aussi à Annaba, Skikda et Guelma. Le tissu est vif et souvent avec des reflets comme pour la Annabiya, mais le travail est en relief, c'est souvent un style floral éparpillé, il n'y a pas l'obligation du Tarz en panneau comme pour le fergani ou encore pour la annabiya, qui se font en Mejboud ou en Fetla, ici c'est de la broderie raffinée en perles et sequins. Elle se porte avec ou sans ceinture. La chemsa est légère et se porte sans manches.

La djebba : Tenue constantinoise, travaillée au medjboud (broderie dorée très fine en arabesques) qui est très populaire même au-delà des frontières. La magie opérée par cet habit réside dans le fait qu'outre les richesses de l'étoffe, la broderie couvre l'ensemble de la robe avec une inspiration savante empruntée à la faune et à la flore. La Djebba constantinoise se décline dans des couleurs variables: bordeaux, bleue, verte, toujours rehaussée au fil d'or. Il faut dire aussi dans un souci de détail que cette robe est appelée «djebbet Fergani» en référence à la famille Fergani, précurseur de la haute couture à Constantine. En agrément à cet habit, la femme met une ceinture d'or de valeurs différentes. Les chaussures restent des babouches du même style.

Elhaf : de l’Aurès. Réside dans ce costume une originalité ainsi qu’une beauté sobre encouragé par la nature de la région. Costume féminin fait d'une large chemise aux manches amples appelée le Maqdha dont le métrage égal deux fois la taille de la personne qui le porte. Le tissu est replié sur lui-même et les côtés sont cousus sur toute leur longueur, hormis au niveau des bras. Une fente permettra le passage de la tête, la chemise en cotonnade unie, souvent de couleur marron ou bien rose, est fendue sur vingt centimètres au niveau de la poitrine. L’elhaf, tout comme la robe kabyle, est orné de fabuleux bijoux.

Le binouar : Costume traditionnel des « amryate » de Sétif.dont le terme proviendrait de l’expression arabe "avec des fleurs" (Bi ennouar). Taillé dans un tissu (le Charb Ezdaf), très prisé dans les Hauts-plateaux. C’est une robe légère à fleurs, dépourvue de manches, arrivant jusqu’aux chevilles. Légèrement échancrée en haut de la poitrine, elle laisse admirer les bijoux qui ornent le cou. Elle est pour Sétif ce qu’est la gandoura fergani pour les constantinoises. Dotée d’une broderie très fine, comprenant d’innombrables fleurs, allant de la rose et à la marguerite brodées en soie.

Naili : Costume traditionnel des régions Ghardaïa, Djelfa et Bou Saada. Femme libre, la nailia a inspiré bon nombre de peintres et fascine encore avec sa danse de la colombe. C’est une robe blanche à volants. Ses manches sont plus au moins longues mais laissent entrevoir les mains et les poignets de celle qui la porte. La robe est appelée « ropa bou saadi ». La nailiya place un long voile sur sa tête qui retombe sur ses épaules, ce voile se nomme Lougaa. Sur le front elle place un bijou, Jbine et le complète d’une plume d’autruche dite N’zoura, qui révèle la beauté de la femme et son raffinement. Autour de la taille elle noue un foulard en cordon, qui laisse pendre un pompon sur son ventre et qui lui permet de se déhancher, cet accessoire est appelé el bassrour. La femme naili aime se parer de bijoux et souligner son regard et ses yeux noirs de Khôl.

Costume de M’zab : La femme mozabite opte pour un haïk blanc sans voilette. Le costume traditionnel de la mariée mozabite doit être complété tout au long des sept jours que durent les noces. La mariée porte d'abord une chemise en tulle, recouverte d'un péplum blanc. Au troisième jour des noces, on lui ajoute un fichu ample et coloré appelé « abrouq », que la mariée accroche aux fibules, et au sixième jour, on lui donne un voile de laine blanc, appelé le « ksa ». Le septième jour, enfin, la mariée porte un autre ksa, de couleur rouge, et se pare d'une multitude de bijoux dont des fibules ajourées, appelées « tiseghnest », d'une ceinture en or ainsi que d'innombrables colliers, certains de pièces d'or et d'amulettes. La mariée mozabite porte également des bijoux appelés «tisgedrin» et plusieurs paires de boucles d'oreilles cylindriques ou triangulaires.

Costume Touareg : L’habit des femmes de l'Ahaggar est une large tunique noire, une blanche, un abrogh (rectangle de laine), un voile et des bracelets. Les bracelets les plus courants sont du type dengela. Il en est qui mettent des bagues. Toutes portent des colliers de perles. Elles mettent du khôl, de l'ocre rouge ou de l'ocre jaune sur le visage. De temps à autre, elles s'appliquent du henné sur les mains.

A chacun sa culture, respect et admiration s’imposent.

Quelles splendeurs ! Nos costumes traditionnels représentent un généreux patrimoine en perpétuel épanouissement.

Or ! Que serait un mariage sans une « Negafa » ? Soucieuse de l’organisation et du déroulement de la cérémonie nuptiale. Celle qui est aux petits soins de la mariée et qui veille sur son état.

La culture de la negafa est née au Maroc, néanmoins elle s’est répandu au sein de la communauté maghrébine et est devenue presque indispensable en cas de mariage.

La Negafa algérienne possède tout ce dont une jeune mariée réclamera. Tenues, bijoux et accessoires doivent se trouver au complet pour le bonheur et le bien-être de la future épouse. Par la suite, elle accompagnera sa protégée au lieu même de la cérémonie de façon à s’occuper de chaque détail concernant la jeune mariée.

Tout costume jouit d’une histoire, relate un passé, reflète une richesse et abrite un trésor, celui de notre existence.

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