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Convention France-Afrique du Nord




Convention France-Afrique du Nord
La Convention France-Maghreb s'est tenue, dans sa 13e édition, les 27 et 28 mars au Palais des congrès de Paris. Ce rendez-vous économique d'excellence entre l'entrepreneuriat nord-africain et français a été l'occasion pour débattre de la question, ô combien cruciale, de l'énergie et de la transition énergétique dans ces pays.«Nous consacrons, dans chacune de nos éditons, une journée complète aux énergies, car c'est le secteur stratégique le plus attractif pour les entreprises françaises. Néanmoins, notre objectif, vu les spécificités historiques et culturelles qui unissent la France à ces pays, est d'essayer de fonder un vrai partenariat, au-delà des relations commerciales entre les entreprises françaises et nord-africaine», a déclaré Mohamed El Ouahdoudi. Ce dernier a indiqué que la Convention ? qu'il préside ? est rebaptisée, à partir de cette année, Convention France-Afrique du Nord. Jusque-là constitué de cinq pays maghrébins et de la France, l'organisme s'est renforcé avec l'adhésion de l'Egypte.Animé par Francis Perrin, directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes, le débat s'est aussitôt ouvert avec les concernés. «D'abord, il faut dire qu'avec les prix actuels du pétrole, il n'y a pas beaucoup de pays attractifs», a souligné Jean-Daniel Blasco, directeur Afrique du Nord pour l'exploration-production de Total. Il a mis ensuite l'accent sur le climat d'affaires et la sécurité, à l'orée des attaques ciblant les installations pétrolières.La solution pour lui, c'est l'intervention des Etats dans ce domaine, saluant dans ce sens «le gouvernement algérien qui s'est fortement mobilisé pour sécuriser ses installations pétrolières». Concernant les énergies fossiles non conventionnelles, le conférencier affirme que «l'Afrique du Nord est une région très riche en pétrole et gaz de schiste, notamment l'Algérie et la Libye, selon les études de l'Agence internationale de l'énergie».Ne voulant pas se positionner dans le débat qui agite l'Algérie depuis plusieurs mois, M. Blasco a assuré que le projet de son exploitation se situe «vraiment à long terme. Cela nécessite un développement extrêmement important des industries parapétrolières. Et puis, il faudra surtout que les Etats travaillent davantage sur l'acceptabilité de cette énergie par les populations locales».Comme Total, «GDF Suez a beaucoup d'ambitions en Afrique du Nord», selon Jean-Claude Depail, directeur adjoint de ce groupe français, leader mondial dans la production d'électricité. «Nous sommes présents particulièrement en Algérie. Notre coopération avec Sonatrach dure depuis plus de 50 ans. Nous sommes son deuxième client. En 2014, Sonatrach a fourni 16% de nos approvisionnements en gaz naturel», a-t-il précisé. Sur le plan production, le cadre de GDF Suez a annoncé que le site Touat, dans la wilaya d'Adrar, sera mis en production en 2017. «Nous visons une production de 4,5 milliards de mètres cubes par an en phase plateau, durant 27 ans. Le site dispose de 10 gisements, mis en production via 41 puits», a expliqué M. Depail.Encourager la transition énergétiqueCe dernier vante, par ailleurs, l'offre de son groupe en matière d'énergies renouvelables, notamment au Maroc. Tout comme Sébastien Robert, directeur général d'EDF Energies nouvelles au Maroc, en évoquant l'expérience marocaine dans ce domaine. Cette problématique de la transition énergétique, qui représente un enjeu majeur pour l'Algérie de demain, a été justement décortiquée par Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach. «Il faut utiliser la rente provenant des hydrocarbures pour la transition économique de l'Algérie et assurer la sécurité énergétique à long terme du pays», a-t-il prévenu d'emblée. Il rappelle que l'Algérie consomme déjà 36% de sa production d'énergie. A l'horizon 2030, avec les prévisions actuelles, la production suffira juste à la consommation locale, sans pouvoir exporter. Le marché intérieur, selon M. Attar, ne cesse d'évoluer : «La consommation en électricité a augmenté de 18% en 2014.Elle est habituellement à 12% d'augmentation annuelle. La consommation du carburant s'accroît de 8% chaque année, le gaz naturel de 7%, etc.» L'orateur explique que notre pays doit «absolument réduire la consommation interne du gaz naturel s'il veut continuer à en exporter jusqu'à 2030». Dans cette optique, le ministère de l'Energie et des Mines prévoit de produire, d'ici cette date, 27% de l'électricité consommée localement à partir des énergies renouvelables. De son côté, Abdenour Keramane, ancien ministre de l'Industrie et des Mines, pense qu'«il faut réserver, dès maintenant, au moins 10% des recettes des hydrocarbures pour financer le programme de la transition énergétique».L'ancien directeur général de Sonelgaz considère même que «la transition énergétique peut être un levier de l'intégration maghrébine entre trois pays : l'Algérie, le Maroc et la Tunisie». La deuxième journée de la Convention a été consacrée exclusivement à la promotion des régions et des pays nord-africains en matière d'attractivité des investissements directs étrangers.



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