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Complémentaire, mon cher Watson!


Complémentaire, mon cher Watson!
«Budget: jamais en équilibre.» Gustave FlaubertLes mauvaises nouvelles sont tellement nombreuses qu'on ne saurait par laquelle commencer et surtout, distinguer celle qui aurait le plus d'impact sur notre vie quotidienne: les tortures commises par la CIA et ses associés, la dégringolade du prix du baril et ses incidences sur le bas niveau de vie de tous ceux qui reçoivent de la poudre aux yeux en guise de salaire. Je pencherai évidemment sur la dégringolade des prix du pétrole qui aura un impact certain sur l'évasion de devises vers Neuilly ou la Costa Brava. D'habitude, la loi de finances qui a été tournée sept fois dans les circonvolutions du brain-trust qui conseille le gouvernement, n'est revue qu'au beau moitié de l'année pour y subir des correctifs rendus nécessaires par l'évolution économique ne dépendant ni de la rue Zighout-Youcef, ni de la Redoute, ni de la banlieue du Club des Pins... Or, on apprend de source officieuse que le gouvernement va revoir cette chère loi de finances avant qu'elle ne soit paraphée par le premier magistrat du pays. Et d'aucuns redoutent que les budgets ne soient revus à la baisse, suite à la chute conséquente du prix du baril qui a été annoncée et prévue par notre vigilant ministre de l'Energie, et qui a communiqué aussitôt ses informations au ministre des Finances qui a pris illico les dispositions nécessaires pour que la base de calcul de la loi de finances 2015 ne décolle pas des 37 dollars des années de vaches grasses. Tout cela après l'exposé réaliste du gouverneur de la Banque d'Algérie. Donc, cette triste nouvelle ne pouvait inquiéter que les investisseurs étrangers qui salivent depuis quelques mois à l'idée qu'une cagnotte de plus de 200 babas dort paisiblement dans les coffres-forts du pouvoir. Quant au chômeur ou au smicard, il peut continuer à jeûner sur ses deux oreilles.On peut dire donc adieu ou au revoir à cette aisance financière qui permettait au gouvernement et à ses satellites (Je veux parler de ces honorables patriotes qui siègent dans les respectables institutions où les salaires sont gastronomiques...), depuis des années d'ailleurs, de mener un «train de vie» inhabituel pour un pays de la taille du nôtre! Il ne faut pas oublier d'ailleurs des augmentations salariales faramineuses et factices avec des effets rétroactifs allant sur des années le plus souvent sans aucune contrepartie productive. Il en est ainsi de ces sommes colossales gaspillées dans des financements et des subventionnements de projets brumeux qui n'ont rien de productif... Le «tout-social» tenant également lieu de politique de tous les gouvernements depuis 2003. L'aisance financière de cette dernière décennie avait enfin ouvert la voie à certaines mesures que l'on regrettera sûrement quand viendra le moment de serrer cette sacrée ceinture appelée loi de finances: ces mesures qui tiennent plus du prestige que d'autre chose consistaient à effacer toutes les dettes dues à l'Algérie par tous les pays africains, plus de 2 milliards de dollars, ce qu'aucun pays au monde n'a fait. Ni pour l'Afrique, ni pour quiconque... Selon différentes estimations considérées comme réalistes, le prix ira jusqu'à 45 dollars courant 2015.En d'autres termes, la marge de manoeuvre du gouvernement se rétrécit à sa plus simple expression. Certes, le gouvernement a toujours pris des précautions en élaborant tous les projets de loi de finances sur la base d'un baril à 37 dollars. Mais, là, il est désormais rattrapé par la réalité. Ce n'est plus un choix, mais une contrainte. La LFC pour 2015 sera donc repassée une fois de plus au microscope lors d'un Conseil interministériel d'urgence qui réunira tous les acteurs politiques et tous les techniciens de la navigation à voile, à vapeur et à vue. Leur but ultime étant d'éviter les écueils de la banqueroute, les récifs d'une instabilité sociale et l'enlisement dans une inflation sans fond...




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