Algérie - A la une



Commentaire
Le combat de Djamila Bouhired, Zohra Drif, Annie Steiner a-t-il été vain ' Le sacrifice au champ d'honneur d'héroïnes comme Hassiba Ben Bouali, Ourida Meddad, Raymonde Pechard a-t-il été rangé dans la case pertes et profits ' Durant la guerre de Libération, la femme algérienne s'est totalement investie non seulement pour libérer le pays, mais aussi pour émanciper l'homme algérien, pour l'égalité des droits entre tous.De ce fait, elle a imposé le respect non seulement en Algérie, mais aussi dans le monde entier, au point que beaucoup de rues de capitales musulmanes portent le nom de combattantes algériennes. La patrie a-t-elle été reconnaissante ' Ou ingrate ' Plus de 50 ans après l'indépendance, le constat n'est guère reluisant.L'islamisme s'est imposé sur la scène politique et son discours de haine est surtout orienté contre la femme, le «diable» responsable de tous les maux de la société, le non-être qu'il faut reléguer au bas de l'échelle, qui mérite l'enfermement et les châtiments physiques en permanence.Cela tourne parfois au drame face auquel les autorités font preuve de complicité passive, si ce n'est de complicité tout court.L'histoire du charlatan Belahmer est édifiante à ce sujet. Cet escroc, qui officie dans une chaîne de TV privée pour répandre ses boniments, a injecté du sérum «béni» à une femme. Elle en est bien entendu morte. Il n'est poursuivi que pour «homicide involontaire» et se trouve en liberté.Un autre charlatan comme lui, autoproclamé prédicateur dans une autre chaîne privée et sur lequel pèsent des doutes quand il dirigeait une association caritative, le nommé Chemsou, a osé protester contre les poursuites judiciaires, prétextant que son acolyte «a agi dans la voie de Dieu». Il y a même des femmes qui soutiennent l'enchaînement des autres comme cette «chef de parti» qui, pour justifier la polygamie, ne recule pas devant le mensonge en prétendant qu'«en Algérie, il y a trois femmes pour un homme». Mais interdit à son mari de prendre une seconde épouse.De ce fait, un climat délétère s'est développé à travers le pays à l'égard du sexe dit faible. Un véritable lobbying s'est créé sur la question, marqué par l'intolérance, le fanatisme, le déni des droits à la moitié de la population. Pour couronner le tout, les pouvoirs publics ont fait preuve d'une horrible lâcheté, et cela pour ne pas déplaire à la mouvance islamiste.Une loi pénalisant la violence faite aux femmes a été difficilement adoptée à l'APN, grâce surtout au ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui s'était totalement investi par la faire passer. Cela c'était passé le 8 mars. Reste le Sénat. Or, la seconde Chambre s'est purement et simplement détournée du texte en le jetant aux oubliettes tout en soutenant le contraire. Huit mois après son adoption par l'Assemblée, on attend toujours sa programmation par l'institution de Abdelkader Bensalah.Rien ne permet de dire que c'est pour demain. Une chose est sûre : les forces de l'obscurantisme et les ennemis des libertés et de la démocratie sont en train de remporter une grande victoire contre l'Algérie. Le wahhabisme et ses mercenaires algériens ont de beaux jours devant eux.


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