Commémoration du 55e anniversaire de la mort du colonel Si Tayeb El Djoughlali

L'association Machaâl Echahid a rendu hommage au colonel Tayeb Bougacemi, dit Si Tayeb El Djoughlali, responsable de la Wilaya V, dont la mort reste une énigme 55 ans après. Hier au forum d'El Moudjahid, d'anciens moudjahidine ont demandé au secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, de faire la lumière sur la mort de Si Tayeb El Djoughlali, tué le 29 juillet 1959 en compagnie du commandant Si Mahmoud Bachène et treize de ses compagnons dans la région de Boussaâda lors de son retour de Tunisie pour remplacer le colonel Si El Haouès à la tête de la Wilaya IV. Pour le moudjahid Mahmoud El-Bey, qui a évoqué le parcours du combattant, « il faut d'abord ouvrir le débat sur la mort du moudjahid Si Tayeb dans un cadre restreint, puis dans un cadre plus élargi avant de l'annoncer au public ». Pour lui, il est important de ne pas s'aventurer à dire n'importe quoi, au risque de toucher à la dignité de certains acteurs de la Révolution algérienne. Mahmoud El-Bey a évoqué une piste en rappelant l'assassinat d'un commandant de la Wilaya VI par Cherif Bensaïdi, un soldat de l'armée française qui a rejoint l'ALN en constituant son propre groupe armé à Sidi Aïssa, sur les hauteurs de Blida. Le commandement de l'ALN avait alors décidé d'ouvrir une enquête sur cet assassinat en désignant Si Tayeb El Djoughlali à la tête d'une délégation. Selon le moudjahid, Cherif Bensaïdi avait par la suite rejoint l'armée française pour quitter l'Algérie en 1962. Dans son intervention, le SG de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, a déclaré avoir rencontré Si Tayeb El Djoughlali à deux ou trois reprises. « C'est un homme pieux qui manipulait très bien les armes. Lors de la bataille d'El-Kerma sur les hauteurs de Médéa, il a été blessé après avoir affronté l'ennemi pendant toute une journée », raconte Saïd Abadou. Selon le moudjahid Mahmoud El-Bey, le chahid Si Tayeb El-Djoughlali était en relation avec Rabah Bitat et Souidani Boudjemaâ dès le déclenchement de la Révolution pour mener une première offensive militaire contre un régiment de l'armée française basé à Omaria. Après le congrès de la Soummam, Si Tayeb El Djoughlali a été désigné commandant de la Wilaya II.