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Comme un jour de victoire à la présidentielle



Comme un jour de victoire à la présidentielle
Lyès MenacerPrévu pour seize heures, le meeting tant attendu par les Khenchelis du candidat indépendant Ali Benflis, mais aussi de l'enfant de la région, n'a pu commencer qu'à 18 heures passées.Toute la ville de Khenchela était dehors en prévision de ce meeting qui devait avoir lieu à la maison de la culture de Khenchela. Dès la fin de la matinée, les rues de la ville étaient déjà pleines de monde. Une marée noire, telle une procession digne de celle que l'on a vue lors de qualification de l'équipe nationale algérienne en coupe d'Afrique face à l'Egypte à Oum Dormane, au Soudan.En effet, la mauvaise plaisanterie de Abdelmalek Sellal, l'ancien Premier ministre et directeur de campagne du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, n'a laissé aucun Khencheli et les Chaouis de la région indifférents. Les manifestations de colère, même si elles ont cessé dans la rue, persistent toujours dans le c?ur des habitants de la région qui avaient aussi pris à partie le bus des journalistes, à la recherche de l'équipe d'Ennahar TV.La rue de Palestine s'est ainsi transformée, l'espace de ce meeting, en une arène d'où les soutiens d'Ali Benflis ont écouté son discours, donné d'un balcon d'une maison privée. Les soutiens de Benflis en avaient après le wali de Khenchela, qu'ils accusent de rouler en faveur du président sortant et candidat à sa propre succession, M .Bouteflika. Selon eux, le meeting devait être programmé dans un stade au lieu de la salle de spectacle de la maison de la culture de la ville, où les services de sécurité ne pouvaient plus contrôler une foule en transe. Les organisateurs du meeting étaient eux aussi dépassés et certains ont failli en arriver aux mains si ce n'était pas la sagesse de certaines personnes présentes sur place pour calmer les esprits.À 17h30, les policiers ont réussi à mettre un cordon de sécurité pour laisser sortir M. Benflis de la maison de la culture et traverser la rue pour monter au premier étage de la villa, sise en face du lieu initial de son discours. Auparavant, un pupitre devait être placé dans le hall d'entrée de la maison de la culture qui a fini par être envahi lui aussi par les jeunes qui scandaient des slogans hostiles à Sellal.«One, two, three, viva l'Algérie», «Benflis président», étaient scandés par la foule tout au long de la demi-heure qu'a pris l'ancien Chef du gouvernement et ancien candidat à la présidentielle de 2004, pour quitter la pièce. De nombreuses personnes ont réussi à s'infiltrer dans la villa pour adresser leurs doléances à celui qu'ils appellent «raïs», à deux jours de la clôture de la campagne électorale et à une semaine du scrutin.Après avoir mis en place le matériel sur le balcon, Benflis fait son apparition sous une nuée d'applaudissements qui a complètement éclipsé sa voix.Un message est adressé à la communauté algérienne à l'étranger qui vote dès aujourd'hui : «Je veux leur adresser un message de cette tribune, mes sincères salutations fraternelles, en mon nom et en votre nom à tous, pour leur soutien. Je veux leur adresser mes remerciements pour leur soutien à mon projet de renouveau national.»Les supporters et les partisans de Benflis ont été appelés par le rival de Bouteflika à encourager les femmes à aller massivement aux bureaux de vote jeudi prochain.Une fois son message aux électeurs algériens de l'étranger lu, Benflis s'est donné dans un long discours explicatif de son programme électoral, qu'il a surtout axé sur la prise en charge des problèmes de la jeunesse. Ces derniers formaient les deux tiers de son auditoire à Khenchela en bas du balcon.Il s'est élevé contre ce qu'il considérait comme l'esprit paternaliste de Bouteflika, sans le citer, pour ponctuer ses promesses de faire baisser les impôts aux investisseurs nationaux, aux commerçants et à tous ceux qui apportent une plus-value à l'économie nationale, loin de la rente pétrolière.Le candidat au scrutin du 17 avril a multiplié les constats politiques et les promesses concernant notamment les problèmes de logement, d'emploi et de développement local. Il s'est attaqué ouvertement aux autorités locales de sa région natale, qu'il accuse de laisser à la traîne les problèmes du quotidien qui sont toujours d'actualité à Khenchela.Benflis a estimé devant une foule acquise à sa cause, qu'avant que l'Algérie n'efface les dettes qu'elle doit à certains pays sous-développés, elle «doit demander d'abord l'avis du peuple algérien». Suite à quoi la foule s'est exprimée pour la première fois contre un quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.Ali Benflis a poursuivi son discours en énumérant la liste des points inscrits dans son programme électoral, tout en revenant aux préoccupations des habitants de la région, pendant encore une vingtaine de minutes, même ses partisans voulaient entendre encore plus.L. M.Sortie ratée à Oum El BouaghiContrairement à sa sortie de Béjaïa, qu'il a animée la veille, l'on peut qualifier de sortie ratée son meeting à Oum El Bouaghi où il avait pourtant rappelé à son auditoire qu'il était chez lui. Une anarchie a régné dans la salle avant le début du meeting. L'indiscipline et l'excès de zèle de certains membres du comité de campagne local ont provoqué une véritable anarchie. Arrivé en milieu de matinée, Ali Benflis avait beaucoup de difficultés à se faire entendre par un auditoire qui n'arrêtait pas de l'interrompre. Il a dû demander à plusieurs reprises que les jeunes le laissent finir la lecture pédagogique de son programme électoral, tout en promettant aux habitants d'Oum El Bouaghi de sortir leur région du sous-développement et de la marginalisation dont elle est victime, selon ses dires, résultat de l'absence de l'Etat et de toute forme d'autorité capable de défendre les intérêts du peuple algérien à l'échelle nationale. Il a renouvelé son appel aux détenteurs de capitaux à s'unir autour de lui et son programme s'il venait à être élu.L. M.


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