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Cheikh El Hadj Mohammed Ben Lekbir (suite)


Cheikh El Hadj Mohammed Ben Lekbir (suite)
Le mariage est fécond ; les étudiants affluent de toutes parts, de Tinerkouk, de Charouine, d'Aougrout et même de Metlili et de Ouargla ; la lumière fuse, peu de temps après, de nombreux grands imams officient dans les mosquées de tout le Gourara. Le long périple s'achève à Adrar, nouvelle ville qui prend de l'ampleur, en accueillant un grand nombre de commerçants et de transporteurs, qui modifient profondément le commerce transsaharien grâce à l'automobile et au camion. Cette ville souffre d'un vide effarant dans les domaines culturel et religieux, et demande l'aide à l'un de ses fils, dont l'étoile montante commence à exercer son ascendant dans le monde ecclésiastique, qui perd l'un de ses astres qui brillait dans le firmament de Tamentit, en cette triste année 1951 où l'on a enterré le vénérable Sidi Ahmed Didi le Bekraoui aux côtés de ses aïeux. Le devoir appelle, nécessité oblige ; le magnanime Cheikh Ben Lekbir se trouve dans une situation qui le contraint à se déplacer à Adrar, au cours de l'année 1950, où la mobilisation est générale, guidée par des notables mécènes et fervents dans leurs pratiques religieuses ; l'endroit est stratégique, juste entre l'ancien quartier d'Adghagh et la nouvelle ville d'Adrar, en face de la kasba du caïd, marquant la nostalgie d'un pouvoir local musulman précolonial. Un nouveau centre d'enseignement voit le jour, la mosquée est réalisée en un temps record, le « b'rih » (crieur public) est lancé, il annonce joyeusement la première prière du vendredi ; c'est la fête dans toute la ville. Malgré une surveillance étroite, les intimidations et l'épouvantail de la terreur que brandit le colonialisme, l'ascension est rapide, elle tient du prodige ; la sérénité de la contemplation consacre la bénédiction de Dieu, et la prière attire la générosité des c?urs que gagne la foi. En quelques années, des centaines d'étudiants convergent venant des contrées les plus éloignées, les charges augmentent, la générosité des mécènes constitue un appui indéniable, enfin la voie de l'espérance est ouverte. Le soleil se lève rayonnant, la lumière éclatante baigne toute la région, les réjouissances animent les c?urs des gens qui fêtent l'indépendance, et notre Cheikh contribue à allumer la flamme de l'espoir par ses discours et ses prêches ; le nouvel Etat devient le principal soutien, et commence par l'édification d'une superbe mosquée avec un splendide minaret. Véritable institution religieuse, comparable à une université qui regroupe plus d'un millier d'étudiants, originaires de pays limitrophes pour beaucoup d'entre eux ; elle prend une ampleur à l'échelle nationale, animée par notre infatigable maître qui devient une réelle autorité spirituelle, vénéré pour sa piété, son ascétisme et sa sagesse, prêchant la voie malékite qui met l'accent sur l'humanisme et la modération de l'Islam. Rongé par la maladie, il s'éteint un triste vendredi 15 septembre 2000, enterré au sein même de sa propre institution, où son mausolée reçoit quotidiennement des centaines de visiteurs. Les derniers travaux d'extension et d'embellissement réalisés par l'Etat, ont tendance à lui donner plutôt un caractère de fondation nationale.M. M.Source fonds documentaire de la wilaya d'Adrar


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