Alger - A la une

Charles Pellegrini 'Une seule solution, anéantir les groupes terroristes"



Dans un entretien à la revue l'Usine Nouvelle, Charles Pellegrini, conseiller spécial de la société Amarante International, numéro 1 de la protection des expatriés en Algérie, évoque la sécurité des sites gaziers. Ancien patron de l'Office central pour la répression du banditisme (OCRB), puis de 'la cellule antiterroriste" de l'Elysée, il a créé, en 1990, CPM, son entreprise d'analyse des risques en France et dans plusieurs pays sensibles.
Il a mené plusieurs missions en Algérie, notamment pour assurer la sécurité d'Air France sur l'aéroport d'Alger. À la question de savoir pourquoi les groupes terroristes ont attaqué la base d'In Amenas, Charles Pellegrini avance trois raisons. 'Premièrement, c'est la réplique à l'intervention française au Mali. Deuxièmement, Mokhtar Belmokhtar, le chef du groupe islamiste auteur de la prise d'otages, avait besoin de reprendre sa place au sein du mouvement djihadiste, car il avait perdu de son influence. Enfin, c'est un grand site, où il y a beaucoup d'étrangers de nationalités différentes, d'où un potentiel de négociations considérables. Et la Libye, étant toute proche, l'idée était d'emmener rapidement les otages de l'autre côté de la frontière", a-t-il expliqué, avant d'affirmer que 'les cibles principales sont les sites pétroliers et gaziers, mais aussi les oléoducs et les gazoducs. C'est le nerf de la guerre, car cela représente 80% des revenus du pays."
À la question de savoir si les entreprises occidentales situées dans des zones sensibles sont bien protégées, le spécialiste estime que 'pour avoir vécu dans des bases de vie, la sécurité repose sur la présence à proximité d'un détachement de l'Armée algérienne. À l'intérieur, le personnel n'est pas armé, mais les procédures d'entrée et de sortie sont très strictes. Les déplacements se font toujours en convoi".
M. Pellegrini aborde également le renforcement des mesures en indiquant qu on peut durcir les consignes, mais il est difficile d'aller beaucoup plus loin, si ce n'est en mettant des drones de surveillance. Les grands groupes présents dans les pays sensibles ' Algérie, Irak, Nigeria, Yémen... ' consacrent des budgets très lourds à leur sécurité. Et l'Armée algérienne n'a pas des moyens illimités pour protéger davantage les sites sensibles". Face à la menace terroriste, il considère qu'il n'existe pas d'autres solutions que leur 'destruction". 'Il faut les anéantir. Pour cela, il faut du temps et de la persévérance, mais c'est primordial. Sans quoi, une grande partie de l'Afrique pourrait être contaminée de l'Ouest à l'Est. Les services de renseignements algériens, français et des pays du pourtour méditerranéen doivent renforcer leur coopération", a-t-il conclu.
R N
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