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Cette histoire de Master pour tous ne peut que faire mal à l'Université



Cette histoire de Master pour tous ne peut que faire mal à l'Université
-Plusieurs mouvements de contestation ont été enregistrés ces dernières semaines (Blida, Laghouat, Usthb,...) suite à la divulgation des listes de Master.. A quoi est due cette colère 'Fondamentalement, la formation universitaire est perçue comme le seul moyen possible pour accéder au «marché» du travail. Aujourd'hui, l'entreprise est au c?ur du système économique dominant dans le monde. Toute politique de développement doit s'articuler autour de ses performances et de sa compétitivité. C'est à partir de cette vision que les systèmes de formation ont été adaptés à ces exigences économiques. C'est ainsi que le processus de Bologne a réussi à soumettre la formation et la recherche universitaires aux intérêts croissants des seules entreprises à travers la mise en ?uvre dans toute l'Union européenne de ce qui est appelé aujourd'hui le système LMD.En 2004, les pouvoirs publics en Algérie avaient estimé qu'il était temps de s'aligner sur ce modèle, en mettant en relief l'idée qu'il est la solution miracle aux problèmes de notre économie nationale. Sachant que la seule préoccupation des étudiants est de trouver un poste de travail à la fin de leurs études, la tutelle, et pour accélérer la mise en place de ces réformes, mettait en valeur les forces de ce système, notamment la grande possibilité de garantir un poste de travail. Mais ce système n'a pas tenu longtemps. Et la réalité du marché du travail national avait sa propre logique. D'où la perte de confiance des étudiants dans les avantages annoncés de ce système. Et c'est à partir de cet échec qu'une nouvelle logique est apparue : plus la qualification est supérieure, plus les chances d'être compétitif sur le marché du travail sont élevées. Les étudiants ont alors adopté le fameux slogan de «Master pour tous». Objectivement, l'Université algérienne ne peut actuellement répondre, sur les plans pédagogique et d'encadrement, à l'ensemble de cette demande. Mais la colère et les conflits ne peuvent être la solution.-Y a-t-il un manque de communication entre les administrations des universités et les étudiants 'Probablement que le déficit de communication est pour quelque chose dans la situation actuelle. Mais je pense que la question concerne toute la société. Au CNES, nous n'avons pas l'habitude de verser dans le populisme et dans le démocratisme suicidaire ; et nous disons qu'un large débat sans exclusive doit s'installer durablement afin de dégager la part de l'objectivité de celle liée aux calculs politiciens. L'Université doit être loin des man?uvres politiciennes, mais nous exigeons que le débat objectif et critique soit le plus large possible.-N'est-ce pas aussi un problème de gestion, de gouvernance dans les universités ' Les étudiants dénonçant souvent des passe-droits voire du favoritisme...Vous avez raison de parler de ce problème. Je pense que les étudiants sont responsables tout autant que les enseignants et l'ensemble de la famille universitaire pour mettre définitivement l'Université algérienne à l'abri de ce mal qui ronge la société. Tous les acteurs doivent êtres intransigeants afin de dénoncer et de combattre un tel phénomène s'il existe. Car ces accusations touchent directement les collègues enseignants membres des jurys. Cependant, des cas isolés peuvent exister, mais je dirai en plus que la solution est dans l'acceptation que dans ce pays nous devons rétablir rapidement la confiance à travers plus de transparence et plus de rigueur avec les responsables qui portent préjudice au bon fonctionnement des établissements. Les sanctions ne doivent pas se limiter à mettre fin aux fonctions, mais elles doivent s'élargir à l'instauration d'audits pour en finir avec les spéculations et autres accusations gratuites.-Les étudiants ont-ils raison dans leurs démarches revendicatives ' L'accès au Master est-il un droit 'Revendiquer de faire un bon Master, oui. Mais prétendre à cette logique de «Master pour tous», personnellement je pense que le mérite est incontournable. Cependant, le mérite ne peut se limiter aux seules notes obtenues durant le cursus, il faut peut-être réfléchir à un quota par voie de concours. Mais je dis que cette histoire de «Master pour tous» ne peut que faire mal à l'Université algérienne.





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