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Centenaires, ils fêtent leurs retrouvailles dans un bureau de vote en banlieue parisienne


Centenaires, ils fêtent leurs retrouvailles dans un bureau de vote en banlieue parisienne
Droit comme un I en dépit du poids des ans, Tayeb Harhouz vient de glisser son bulletin dans l'urne pour désigner son candidat à l'élection présidentielle 2014, et rencontre un vieil ami, centenaire comme lui.A la voix solennelle a voté , le centenaire répond par un garde à vous solennel, lui faisant rappeler son premier engagement pour la cause nationale, en août 1954.D'un pas nonchalant et aidé de sa béquille, il salue les préposés au bureau de vote de Bagneux - un des sept bureaux délocalisés du consulat d'Algérie à Nanterre, avant de prendre congé sous les youyou de son épouse, de sa fille et de jeunes venus également voter et accomplir leur devoir citoyen. J'ai voté pour une Algérie stable, qui rassemble tous ses enfants. Nous sommes tous des frères. L'heure nous dicte d'être unis comme on l'a déjà été face à la France coloniale , a-t-il confié à l'APS. Moussebel de la première heure, Si Tayeb se rappelle avoir rejoint les rangs du FLN en 1954. C'était un jour de l'Aid el Kébir d'août 1954, rue du Commerce à Paris. J'avais le défunt président Ahmed Ben Bella comme voisin des années durant , se rappelle le natif de Ain El Hdjel (Wilaya de M'sila), né le 1er janvier 1916.Des rendez-vous électoraux, il dit n'en n'avoir jamais loupé un. Je réponds de la même manière que j'ai répondu à l'appel de novembre , affirme l'ancien ouvrier d'un des constructeurs de voitures en France, avant de rejoindre la Fédération de France du FLN.A la fierté d'avoir accompli son devoir national est venu s'ajouter, pour Si Tayeb, la joie d'une rencontre inespérée: son aîné et ami de longue date, Aomar Mesloub, venait de fouler l'aire du bureau 5, accompagné, lui aussi, de son épouse.Moment fort, chargé d'émotions. Les deux amis se regardent bien dans les yeux avant l'accolade. Ils ne se sont pas revus depuis une dizaine d'années. Al Hamdoullah pour ces heureuses retrouvailles , lance Si Tayeb pour qui, avec son vieil ami, ils auront voté non pas pour eux, mais pour les enfants de l'Algérie .Etabli depuis 1937 en France, Aomar Mesloub est, lui aussi, un électeur assidu. Je n'ai jamais raté un rendez-vous électoral, sauf celui des élections législatives de 2012, suite à l'hospitalisation de mon épouse , confie avec fierté l'ancien gueule noire d'en Alsace-Lorraine (Nord).Pour ce centenaire, natif de Mekla (W. Tizi-Ouzou), venu au monde un 16 janvier 1915, le scrutin présidentiel doit être appréhendé comme une voie pour éteindre les braises de la Fitna . Nous sommes certes indépendants depuis des années, mais toujours à la recherche d'une quiétude que nous avons du mal à retrouver , a-t-il dit, pour expliquer son geste de citoyen.Pour son épouse, l'acte de voter est la seule voie à suivre par les jeunes d'aujourd'hui, s'ils veulent opérer le changement dans le pays. Je ne vois pas une autre issue , a-t-elle ajouté.Bras dessous, bras dessus, le couple Mesloub dit voter pour leurs onze enfants, leurs 30 petits-fils et tous les algériens.Curiosité d'une journée particulière, les Mesloub et les Harhouz viennent de fêter leurs retrouvailles, posant volontiers pour des photos souvenirs pour des bénévoles du bureau de vote, d'électeurs.




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