Algérie - A la une


Ça ira mieux demain
«Débrayage, point mort, frein, stop, première enclenchée bien avant le vert pour démarrer plus.» Geneviève DormannIl faudra bien qu'un beau matin, après une nuit de cauchemars causés par les sombres perspectives de l'après-pétrole, que les décideurs se regardent dans la glace et fassent le bilan de tous les errements passés. Tous les cocoricos poussés par les hérauts des politiques improvisées qui, pendant cinq décennies se sont inutilement (cela dépend pour qui...) agités sur le théâtre des actions dérisoires, peuvent paraître vains et, dans une certaine mesure, ridicules au regard des contre-prouesses et des contre-performances du secteur industriel. En dehors de la production de matières premières dont les prix fluctuent au gré de Wall Street, ou de fruits et légumes (sauf la patate, bien entendu!), l ?appareil productif paraît essoufflé, obsolète et désuet si l ?on en juge par les chiffres insignifiants des exportations hors hydrocarbures.Des pans entiers de l ?économie nationale risquent ou sont en train de disparaître, handicapés par des restructurations intempestives, des compressions idéologiques, des abandons stratégiques et par des choix aussi hasardeux qu ?opportunistes: en l ?absence d ?une perspective claire et d ?une politique à long terme, c ?est la déroute complète pour ceux qui, depuis plus d ?un quart de siècle, tirent des plans sur la comète en peignant la girafe et qui remettent toujours à plus tard des victoires incertaines avant de disparaître dans le no man ?s land de ceux qui ont fait des affaires juteuses sur le dos de la République. Dès lors, des questions peuvent brûler bien des lèvres desséchées des citoyens préoccupés par la santé économique de leur pays et de l ?avenir de leurs enfants: quelles peuvent être les causes du désarroi de certaines entreprises industrielles tous secteurs confondus' Existe-t-il des raisons ataviques qui font de l ?Algérien un agent économique inefficace' Son caractère, sa nonchalance, son indiscipline et son manque de rigueur, sa propension à la triche et au détournement, fruits d ?un long passé de domination étrangère'Les résultats et les performances de beaucoup d ?Algériens à l ?étranger sont assez éloquents pour que ces supputations tombent d ?elles-mêmes: le rendement d ?un Algérien est comparable à celui de ses collègues. Alors, que reste-t-il dans cette boîte de Pandore que certains ont ouverte à l ?issue de congrès non clos ou de réunions sans véritables débats politiques et dont les conclusions ont été concoctées dans de sombres officines'La plupart des demi-mesures qui ont été prises n ?ont servi qu ?à créer une classe de profiteurs qui ont gangrené l ?appareil administratif stérilisant toutes les tentatives ébauchées ici ou là pour faire émerger le pays du marasme où il a été plongé. Et ce ne sont pas les procès à relents de scandales financiers qui pourront faire croire qu ?un coup de barre a été donné pour un changement radical dans la politique économique future.Le naufrage des industries de base comme le textile et les cuirs, victimes d ?une concurrence extrême-orientale, les difficultés d ?entreprises qui ont toujours navigué à vue sur la mer tranquille du monopole et qui se retrouvent aujourd ?hui sur les récifs de la rentabilité économique, l ?abandon de certains projets industriels ambitieux comme l ?usine Fiat de Tiaret, qui échoue après 20 ans de négociations stériles, la pénalisation de la production nationale comme certains médicaments dont les remboursements sont aléatoires à cause d ?une liste établie par une commission concoctée par une commission «nationale» laissant planer un doute certain sur le bien-fondé de certaines mesures comme, par exemple, l ?ouverture du marché algérien aux produits étrangers avec, en sus, une perméabilité des frontières et une efficacité douanière suspectes. Alors, il convient de s ?interroger s ?il existe vraiment un lobby très puissant d ?importateurs qui exploite à sa guise la rente pétrolière.Peut-on présenter une modeste usine de montage qui peut produire 25.000 véhicules l'an par temps clair comme une victoire'A moins que ce ne soit le début d'une chanson bien connue.


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