Algérie - A la une



Le problème de la disponibilité des matériaux de construction, de la main-d'?uvre spécialisée, la hausse de la demande, l'offre insuffisante et le recours aux importations pour la réalisation des grands projets infra structurels (habitat, routes, infrastructures) a été abordé hier mardi à la radio nationale par M. Abdelmadjid Dennouni, président de la Confédération générale du patronat-BTPH. Il a d'emblée tiré la sonnette d'alarme, face à la baisse des revenus pétroliers, concernant la hausse des importations de matériaux de construction, en particulier par les entreprises étrangères opérant sur le marché algérien. Favorable à «une régulation des importations» des matériaux de construction, et l'importation de main-d'?uvre étrangère pour une meilleure compétitivité des entreprises nationales, il a salué la décision du ministère de l'Habitat allant dans le sens de la régulation des importations de ciment, et en particulier envers les entreprises étrangères de ne pas importer ce qu'elles veulent. La production nationale, pour un matériau de construction comme le ciment, est insuffisante pour la réalisation des projets actuels. M. Dennouni l'a rappelé, estimant que les quelque 18,5 millions de tonnes de production annuelle de ciment n'est pas suffisante, à laquelle il faut adjoindre un programme réfléchi d'importations. Selon les dernières statistiques du groupe industriel public des ciments d'Algérie (GICA), l'Algérie compte 14 cimenteries publiques et privées dont la production globale est de 19,5 MT/an, avec une demande 24,5 MT/an, soit un déficit de 5 MT. Le déficit est comblé par un programme d'importations qui se sont établies en 2014 à 513 millions de dollars, en hausse de 28% par rapport à 2013. GICA devrait investir 154 milliards de DA pour porter sa production à 18,5 millions de tonnes (MT) à fin 2017 contre 11,5 MT actuellement, soit une augmentation de 38%. En outre, à la fin des travaux d'extension des cimenteries d'Oued Sly (Chlef) et Ain Kebira (Sétif), la production globale sera portée à 15,5 MT/an à fin 2016. Deux autres cimenteries doivent entrer en production en 2017 à Bechar (1 million/t par an) et Oum El-Bouaghi (2MT/an). Avec l'entrée en production des cimenteries des secteurs privé et public, il «y aura un excédent de production de ciment, et cet excédent devrait être orienté vers l'exportation», estime par ailleurs M. Dennouni. Pour autant, «exporter, c'est bien, mieux exporter, c'est encore mieux», précise t-il. Avec l'entrée en production des nouvelles cimenteries, l'Algérie devrait économiser dans les toutes prochaines années deux milliards de dollars en rond à béton et matériaux de construction, affirme M. Dennouni, qui a rappelé le programme d'amélioration de la production sidérurgique algérienne.Sur la mécanisation du BTP, il revendiqué «l'autorisation d'importation» de la main-d'?uvre étrangère spécialisée. «Il faut pour cela une mise à niveau des entreprises et leur dotation en équipements modernes, et leur permettre de ramener de la main-d'?uvre (étrangère) qualifiée». «Laissez-nous importer de la main-d'?uvre (...) pour rendre les entreprises algériennes performantes et plus compétitives. Il faut nous donner les même chances que les entreprises étrangères qui viennent avec leur main-d'?uvre» sur le marché algérien du BTP, a t-il avancé. M. Dennouni, qui a reconnu que les programmes de BTP sont menés pour rattraper les retards (logements, routes, infrastructures), a expliqué que « nous réalisons pour faire face à la crise, et développer la production nationale pour se substituer aux importations de produits dans tous les secteurs». «Notre objectif est de diminuer de manière drastique les importations, sans créer des pénuries et que le citoyen n'en soit pas affecté. Il faudrait que l'Etat régule et montre aux opérateurs les domaines d'investissements, avec la facilitation de l'acte d'investir», a encore plaidé le président de la Confédération générale du patronat- BTPH. D'autre part, il a annoncé que l'autoroute des Hauts-Plateaux sera réalisée entièrement par des entreprises algériennes. «Le coût sera inférieur à l'autoroute Est-Ouest, et cette autoroute va créer de nouvelles villes pour désengorger les villes du nord», a-t-il précisé, avant de réfuter la mauvaise réalisation des lots de l'autoroute Est-Ouest attribués à des entreprises algériennes, constatée autant par les milliers d'automobilistes que par le ministre des Travaux publics lui même, M. Abdelkader Kadi. Sur la question de l'amnistie fiscale et le rapatriement en Algérie d'importants fonds dormant dans les banques étrangères, il a estimé qu' «on a besoin de cet argent pour investir, relancer l'économie. Il faut trouver une solution à ce problème pour assurer le financement de l'économie nationale», a-t-il souligné avant de rappeler le cas du Maroc qui a mis en place un système fiscal non coercitif pour le rapatriement d'importants fonds expatriés. Enfin, il s'est dit favorable à l'unification du patronat, «comme cela se fait dans tous les pays. Nous adhérons à cette démarche. Il faut défendre l'unification du patronat, c'est une excellente chose», a encore relevé M. Dennouni.



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