Brochettes et danger au coin de la rue

C'est devenu un phénomène de mode pendant le mois de Ramadhan.Des barbecues squattent les trottoirs après le jeûne, dans la majorité des quartiers de la ville de Constantine, que ce soit au centre-ville qui connait une forte animation durant la nuit ou dans la périphérie à l'instar des cité Ziadia, Djebel Ouahch, Oued El Had, Emir Abdelkader et même Sidi Mabrouk où de nombreux vendeurs de brochettes ont installé leurs commerces et s'adonnent à cette activité sans être dérangés. Ils attirent même une clientèle nombreuse, à forte majorité de jeunes.Quiconque peut se procurer donc un barbecue et s'autoproclamer «chouay de rue». Ce phénomène a éclaté ces dernières années. Les jeunes clients qualifient ces barbecues de points de rencontre conviviaux. Certes, c'est toujours dans une bonne ambiance que les barbecues circonstanciels régalent leur clientèle, mais la question qui se pose est de savoir si cela est sans danger pour la santé publique. En cette période même où les toxi-infections font des ravages, notamment le botulisme qui a fait des morts à Batna, la question prend toute son importance.En effet, la viande proposée à la consommation n'a pas subi la batterie d'examens systématiques exigés et par ce fait, nous nous ne connaissons ni sa provenance, ni sa validité à la consommation. Chose qui devrait être évidente pour le consommateur. C'est la sacralité de la santé publique qui est mise en cause par ces pratiques, à l'heure où des textes de lois qui protègent celle-ci définissent les responsabilités de chacun pour sa protection, à l'instar de la loi 85-05 relative à la protection et à la promotion de la santé.Cette dernière stipule que «les walis, les responsables des organismes publics, les services sanitaires et les présidents d'APC assurent en temps opportun la mise en application des mesures pour prévenir l'apparition d'épidémie, et l'élimination de la source à l'origine des causes de maladies qui apparaissent». Les autorités de Constantine, citées dans cette loi ont manifestement besoin de se rappeler leurs missions.