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Boumerdès
Au port de Zemmouri, 15 km à l'est de Boumerdès, quatre pêcheurs assis sous des parasols en train de ramender les filets de pêche avec des gestes harmonieux.Pour eux, la saison estivale n'est pas synonyme de repos.Bien au contraire, tout le travail de l'année se concentre pendant les mois de l'été.Tout en discutant, ils dévoilent leurs problèmes en commençant par ceux qu'ils rencontrent quotidiennement au port. Ils montrent du doigt un poste de police érigé à l'entrée du port qui, selon eux, est mal placé.«Au lieu de faciliter l'accès et la sortie des bateaux au port, ce poste crée de l'encombrement, en plus des formalités administratives que les agents exigent de nous sans relativiser.A titre d'exemple, il y a une semaine de cela, un bateau en panne remorqué par un dépanneur est arrivé devant le poste de police.Au lieu de laisser entrer, ils l'ont obligé à accoster alors qu'il était panne ! A cause de cela, il a percuté le quai et a été endommagé.Il a évité de justesse le naufrage», témoignent les quatre pêcheurs. Les quais du port de Zemmouri affichent complet. Suite en page 14Omar ArbaneIl n'y a pas un endroit de libre pour accoster un bateau de pêche. Les pêcheurs pointent du doigt cette fois-ci des étrangers au port. «Les bateaux hors-bords et zodiacs privés occupent beaucoup d'espace. Comme vous le voyez, nos embarcations sont condensées sans que personne ne puisse protester», regrettent-ils.Nous ne sommes pas responsables de la cherté du poissonToujours au port, d'autres matelots se sont joints à leurs camarades qui réparent encore les filets. Ces derniers ne croient pas à l'utilité de la pêcherie du port de Zemmouri.«Cette pêcherie nous cause un énorme retard dans la livraison de la récolte. Il faut reconnaître que la production a fortement baissé. La pêcherie demeure vide pendant des mois.Nous avons refusé son implantation avant même le démarrage des travaux. Maintenant, c'est trop tard», diront-ils. Interrogés à propos des prix du poisson qui ont connu une flambée sur les marchés, nos interlocuteurs s'insurgent tout en se défendant : «Le poisson n'est pas un produit agricole.On nous accuse injustement. Il faut savoir qu'on ne peut pas prédire la quantité de poisson que nous allons pêcher. Les prix fluctuent selon la production et les saisons».Les pêcheurs rencontrés ne sont pas affiliés à une association, encore moins à un syndicat. L'un d'eux, le plus âgé, fait part de son mécontentement à voix basse en parlant de la situation des pêcheurs. «Syndicat vous dites ! Travailler chez le privé veut dire qu'il peut faire tout ce qui lui plaît?».Au niveau supérieur, ce n'est pas le paradis aussi. Toujours selon les pêcheurs de Zemmouri, les promesses faites par les responsables du secteur de la pêche n'ont pas été honorées.«Cela fait quatre années que le ministère de la pêche nous a promis des salaires(18 000 DA), qui nous seront versés durant les trois mois de reproduction des poissons. Il faut savoir que la pêche est interdite lors de cette période.Pour le moment, rien n'a été fait. Comment allons-nous nourrir nos familles '» s'interrogent les marins. Au passage, ils dénoncent aussi la concurrence «illégale» des grands chalutiers qui les privent d'une grande quantité de poisson.«Normalement, les chalutiers pêchent au large. Paradoxalement, on les voit près des côtes, dans la première zone de pêche qui est la nôtre. La loi le leur interdit», regrettent nos interlocuteurs.


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