Bouira

22 malades qui ont été programmés hier durant la séance du matin, ont dû interrompre leur séance à moins d'une heure de la fin de l'opération après avoir constaté dans les poches de dialyse une eau de couleur douteuse. Immédiatement après ce constat, une panique s'est emparée de ces malades qui ont aussitôt arrêté leur séance, alors que les autres qui attendaient leur tour ont carrément refusé d'être dialysés avec cette eau de couleur brunâtre.Sur les lieux, lors de notre déplacement, nous avons constaté cette couleur brunâtre de l'eau dans l'une des poches brandie par un dialysé qui est un ancien militaire, victime durant les années 1990 d'une bombe qui lui a amputé les deux jambes et endommagé les deux reins.Ce jeune était très en colère contre les responsables de l'hôpital et du centre qui ont laissé faire alors que le risque est grand puisque, pour la dialyse, l'eau à utiliser doit être d'une pureté irréprochable.Présent sur les lieux, le président de l'association des dialysés de Bouira nous dira qu'aussitôt après avoir constaté cette anomalie au niveau de l'eau utilisée, la séance a été interrompue et des échantillons ont été envoyés pour analyse. En attendant, les services de l'ADE qui ont été informés ont dépêché des citernes d'eau pure pour remplir les bâches à eau existantes au niveau du centre de dialyse afin de reprendre les séances de dialyse.Cependant et malgré la diligence avec laquelle l'eau pure avait été ramenée par les services de l'ADE, au niveau du centre, lors de notre déplacement aux environs de midi, les patients, pour la plupart des femmes et des jeunes filles qui viennent des environs, Ath Laâziz, Taghzout, El Esnam, étaient là à attendre au niveau de la salle d'attente, dont certains étaient en pleurs tant ils souffraient, mais personne ne voulait prendre la décision de reprendre les séances.Nous avons essayé de nous rapprocher du médecin du centre, mais celui-ci a carrément refusé de nous recevoir pour nous expliquer, ne serait-ce que pour le degré de véracité de ce qu'avançaient ces patients. Des patients qui étaient sur machine pendant la séance du matin insistaient pour savoir si l'eau utilisée était dangereuse pour leur santé ou pas. Ils voulaient savoir pourquoi on les a branchés avec cette eau de couleur douteuse. Ni eux ni nous, ne le saurions. Nous avons essayé de voir le directeur de l'hôpital mais celui-ci était en mission, nous a-t-on rétorqué.