Algérie - A la une


Body building
Au championnat régional de 2010 organisé à Maghnia, 203 athlètes y ont participé. En 2015, à Tlemcen, seuls 46 athlètes y ont pris part. Une discipline qui se meurt devant le silence inquiétant de la fédération et l'indifférence des responsables du sport en Algérie.Le plus grave, pour participer au championnat du monde de body building de Brasilia (Brésil), les athlètes devaient payer leurs propres billets et se prendre en charge dans le pays hôte. «Nous avons versé de l'argent à notre fédération pour les frais du voyage et notre séjour au Brésil. Nous avons les preuves des versements. Mais, une fois au Brésil, on a été livré à nous-mêmes, si bien que la dernière nuit, on a été viré de l'hôtel pour non-paiement de la nuitée alors que la fédération, en principe, devait tout régler.Avant cet épisode, le chef de la délégation, conduite par le président, nous avait exigés de l'argent pour nous nourrir. Une nourriture composée exclusivement de viande d'escalope. Pire, jetés à la rue, en l'absence de nos représentants qui avaient pris une autre destination au Brésil, on a dû cotiser entre nous et puis mendier presque pour manger. Nous sommes retournés au pays sans le président de la fédération», déclare, toujours affecté, Redouane Lahnèche, un des athlètes algériens le plus couronné et qui prend en charge des champions.Pour l'anecdote, c'est Redouane qui a organisé à ses frais le championnat régional de 2010. Les factures sont toujours en sa possession. Un autre athlète ayant été médaillé dans les championnats du monde en Azerbaïdjan et au Maroc, qui a perdu le goût de cette discipline, affirme pour sa part que «la fédération ne dépense pas un centime pour nous. On paie tout de notre poche. Nous n'avons même pas de nutritionniste au niveau de la fédération alors que ce spécialiste est indispensable dans notre sport».Et d'ajouter : «Ceux qui continuent à exercer ce sport sont les anciens, les plus âgés, (moyenne d'âge plus de 35 ans). Ils comptent sur eux-mêmes. Ils se débrouillent pour avoir les moyens, c'est-à-dire bien se nourrir et acquérir du matériel coûtant. Ce n'est pas donné aux jeunes. Il faut reconnaître, aussi, que sans l'aide de quelques sponsors, il n'y aurait plus d'athlètes et donc plus de body building». Il faut noter que sur 48 wilayas, seules 7 ligues existent en Algérie. «Nous avons des athlètes de très bon niveau, mais pas de relève.Et les anciens qui ne peuvent plus se prendre en charge, ils se tournent vers la musculation, c'est dommage!» explique M. Lahnèche. Un membre fédéral, très en colère, conteste les bilans moral et financier. «Le président de la fédération, qui est là depuis les années 1990, refuse toute transparence. Il veut rester au poste éternellement.C'est quoi cette fédération qui est financée par ses athlètes '» s'interroge-t-il. Nos interlocuteurs interpellent le ministère du Sport pour enclencher une enquête. Nous avons appelé le président de la fédération, M. Moussa Messaouer, pour avoir sa version des faits. Au téléphone, il nous a répondu qu'il était occupé et qu'il nous rappellerait. Chose qu'il n'a jamais faite.





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