Algérie - Espaces verts, plantations d'alignement


Blida - Massacre du bigaradier !




Dans la Mitidja, les villes de Boufarik et Oued El Alleug sont connues par les platanes. Le côté est (Mouzaïa, El Affroun…) et ouest (Bouinan, Meftah…) de la wilaya de Blida est ornementé par le ficus.

Mais la ville des Roses est surtout célèbre par ses oranges amères (bigarade), qui caractérise son décor arboricole. Ainsi, la ville de Blida possède quelque 10.000 arbres plantés le long de ses grands boulevards, avec un alignement à la perfection.

C’est donc l’espèce fruitière du bigaradier qui prédomine dans cette ville avec plus de 1.000 arbres, et ce, en dehors du palmier, du mûrier et du ficus.

Ces arbres ont connu, malheureusement, un délaissement sur le plan de l’entretien durant les deux dernières décennies, portant un coup sévère à cette végétation qui a parfumé et embelli la ville de Sidi El Kebir durant presque un siècle.

Autrefois, le suivi des arbres était régi par la commune et les entreprises spécialisées pour le traitement, l’élagage et l’abattage, permettant ainsi le renouvellement systématique des arbres dépérissant et dangereux (risque de chute).

Pour la gestion du bigaradier, la commune procédait durant chaque année à l’approche de la récolte à la vente de la bigarade (orange amère) aux pépiniéristes pour retirer les grains et procéder à la multiplication de ces plantes ligneuses jusqu’à ce qu’elles atteignent le stade où elles peuvent être transplantées ou commercialisées comme greffons d’agrumes, alors que leurs fleurs ou feuilles étaient destinées pour fabriquer des huiles essentielles destinées à la production du parfum et de l’arôme alimentaire.

Les ventes se faisaient par le biais des enchères publiques pour renflouer les caisses de la commune.

Cette année, la cueillette des fruits du bigaradier n’a pas trouvé preneur et fait l’objet d’oubli. Les enfants de la ville se sont organisés à des batailles rangées à l’aide de ce fruit juteux et des tirs sur les passants et véhicules, suscitant l’écœurement des nostalgiques. Les boulevards Laïchi et Takarli en sont témoins.

Aussi, les vieux bigaradiers manquent d’entretien et sont malades, leur remplacement n’est pas pour demain.

Récemment, les services de l’APC de Blida ont procédé à un couronnement «sauvage» des arbres de la ville, notamment le bigaradier, à l’aide de scies électriques, sans pour autant respecter les normes les plus élémentaires de la taille. Voilà un autre massacre de l’ex-ville des Roses…

Pour rappel, le bigaradier est un arbre originaire d’Inde, qui fut implanté par la suite au Moyen-Orient, puis sur les côtes méditerranéennes et notamment à Blida. Avec les roses, cet arbre demeure l’autre symbole de Blida.

Les visiteurs de cette ville confondent souvent le fruit de la bigarade avec l’orange. Les bienfaits des feuilles du bigaradier sont thérapeutiques. Les Blidéens les utilisent souvent. Elles atténuent les palpitations, les douleurs spasmodiques et thoraciques et les muscles d’origine nerveuse diminuent l’hypertension, soulagent les maux d’estomac et combattent les infections bactériennes. 

Brahim B.

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