Biskra

Interpellée par le phénomène de la violence prenant des proportions inquiétantes à Biskra comme partout ailleurs, selon les observateurs, le bureau local de l'Académie de la société civile (ASCA) a organisé, samedi matin, une journée d'étude et de sensibilisation sur les effets néfastes et dévastateurs de la propagation de la violence «gagnant insidieusement toutes les strates de la société et présente aussi bien dans les familles, à l'école et dans la rue que dans les enceintes sportives, culturelles et cultuelles.», constatent les spécialistes de la question.Salah Kanou, président de l'ASCA, a rappelé que la violence verbale et corporelle, conjugale ou familiale était un phénomène nouveau pour les habitants de Biskra connus pour leurs sens innés de l'entraide, du respect d'autrui, du dialogue et de la bienséance. Il s'est dit ébahi de constater qu'on ne pouvait plus déambuler avec son épouse ou sa fille ou des amis dans les rues de Biskra sans risquer d'être agressés, ne fusse que par le langage ordurier des jeunes.«Quant à aller au stade avec sa famille, cela reste une aberration tant les scènes de violence et les gros mots fusent de partout.», s'est-il offusqué avant d'annoncer que les recommandations et conclusions des intervenants de cette rencontre, placée sous le slogan «Tous contre la violence», seraient suivies de visites dans les écoles, l'université et les centres et instituts de formation professionnels afin de toucher le plus grand nombre de jeunes possibles.A Biskra, les premiers huit mois de l'année en cours ont été émaillés par 1972 affaires de coups et blessures prémédités, soit 67 % des affaires traitées par les agents de la sureté nationale, a indiqué un officier de cette institution. Des universitaires ont aussi pris la parole pour définir et expliquer les origines historiques, environnementales, familiales, économiques, politiques et culturelles de la violence en Algérie. «La violence mine la vie des citoyens sans distinction d'âges ou de niveau social. Plus la ville est bien aménagée et organisée, moins l'on constate des cas de violence inter-individus.», a assené l'un d'entre eux.